Le ministère de la Transition écologique a lancé une consultation publique sur un projet de décret visant à simplifier les procédures administratives encadrant la destruction des haies, tout en rappelant l’objectif ambitieux d’atteindre un gain net de 50 000 km de haies d’ici 2030, conformément au Pacte en faveur de la haie présenté par le Gouvernement en septembre 2023. Cette juxtaposition de mesures, visant simultanément à faciliter les coupes et à renforcer la plantation, a été perçue comme contradictoire par plusieurs acteurs environnementaux. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a d’ores et déjà rendu un avis défavorable sur ce projet, estimant que la simplification des démarches pourrait accroître le risque de pertes irréversibles pour la biodiversité et compromettre les efforts de reconquête écologique engagés ces dernières années. Pour de nombreux experts, les haies jouent un rôle central dans le maintien de la biodiversité, la régulation des sols, la lutte contre l’érosion et le stockage du carbone. Elles constituent également des corridors essentiels pour de nombreuses espèces animales et végétales, et leur densification est un levier clé pour la résilience des paysages agricoles face au changement climatique. Le projet prévoit notamment d’alléger les démarches administratives pour certaines coupes jugées « non sensibles », ce qui pourrait accélérer l’arrachage ou l’élagage de haies anciennes dans des zones où elles sont déjà fragmentées. Selon le ministère, ces mesures doivent permettre de concilier développement agricole et respect de l’environnement, en encourageant en parallèle la plantation de nouvelles haies, avec un suivi précis de leur densité et de leur qualité écologique. La consultation, ouverte jusqu’au 16 décembre 2025, invite citoyens, collectivités, associations environnementales et professionnels agricoles à s’exprimer sur ce texte, afin d’évaluer ses impacts potentiels et d’identifier des mesures de mitigation. Les résultats de cette consultation permettront au ministère d’ajuster le décret pour trouver un équilibre entre la simplification administrative et la préservation de ce patrimoine naturel, indispensable pour atteindre l’objectif de gain net de 50 000 km de haies d’ici 2030. (Photo OFB)