D’autres sont le fruit d’une sélection visant à réunir les qualités fondamentales, en quelque sorte le « tout en un ». C’est le cas du Bruno du Jura qui, à l’origine, travaillait seul ou en paire sur des terrains difficiles. Il a aujourd’hui conservé ses qualités et fait le bonheur de nombreux chasseurs de sangliers. De même, l’Anglo-français ou le Beagle-Harrier sont de bons compromis, très complets. Le premier, créé pour le courre du lièvre, trouve de farouches partisans dans la chasse de la bête noire. Quant au Beagle-Harrier, c’est le plus rapide de la catégorie et il est à la fois endurant, d’excellent nez, reconnu comme chien complet, doté de nombreuses qualités. Les griffons sont, à eux seuls, une famille bien reconnue dans la poursuite des bêtes noires. Le cas du briquet griffon vendéen est également intéressant, car c’est le seul qui a conservé l’appellation de briquet, chien de taille moyenne et réduction du grand griffon vendéen. Briquet de par sa taille et son tempérament, il est très vaillant et chasseur, dynamique et passionné, rustique et indépendant. Reconnu de nos jours, avec le Nivernais, comme un spécialiste du sanglier, il ne rechigne devant rien, ne craint pas la ronce et possède un esprit d’initiative hors pair.
Du lièvre au sanglier…
Certaines races de courants sont passées du lièvre au sanglier. Ce ne sont pas forcément les plus rapides ni les plus débrouillards, mais c’est incontestablement leur finesse de nez qui les a fait adopter par les chasseurs de Sus scrofa. Il est intéressant de constater une différence de comportement entre les poils ras et les poils durs (griffons). Il est évident que des chiens, dont la sélection a été faite pour la chasse du lièvre, font d’excellents rapprocheurs au sanglier. Le cas de l’Anglo-français de petite vénerie est particulièrement parlant, puisqu’il fut créé pour allier nez et vitesse afin de pouvoir prendre un capucin. Il n’est donc pas étonnant qu’il trouve sa place auprès des chasseurs de sangliers qui ont besoin de rapprocheurs, mais aussi de chiens hardis et volontaires. Pour la chasse de la bête noire, on recherchera les plus grandes qualités dans le rapproché. La tenue, la gorge, le courage, la bravoure et la vitesse sont des qualités indispensables sur les grands territoires. Si l’on donne de l’importance à la tenue, et si l’on souhaite être un peu plus puriste, on préférera les Gascons, les Bleus, les Ariégeois. Des compromis existent et ceux qui veulent de la vitesse peuvent très bien utiliser des Beagles Harrier ou des Bruno. Quant à ceux qui préfèrent voir travailler leurs chiens et pour qui la vitesse n’est que secondaire, ils peuvent s’orienter vers les légendaires Saint-Hubert ou grands bleus. On le voit, le choix ne dépend que du chasseur… qui devra cependant toujours tenir compte de la superficie de son territoire.