Comportement, biodiversité et limites biologiques

Quant à la question de savoir si les acquis « restent », la réponse dépend de certains traits héréditaires : le poids a une composante génétique, mais l’essentiel de la variation provient de l’environnement. Autrement dit, si la nature donne la possibilité, c’est le milieu qui décide du résultat. Les sangliers, quels que soient les pays d’origine restent Sus scrofa et partagent donc un comportement globalement similaire : omnivores opportunistes, très intelligents, adaptables et capables de modifier leur activité en fonction de la pression humaine. Toutefois, les sangliers géants montrent souvent une tendance à réduire leurs déplacements et à exploiter intensivement des zones riches, ce qui peut influencer la structure sociale (groupes plus petits, mâles plus solitaires). Du point de vue de la biodiversité, la présence d’individus plus lourds n’est ni bonne ni mauvaise en soi, mais elle peut accentuer certains impacts : fouissage plus intense, consommation accrue, compétition avec d’autres espèces. La question clé reste la densité : ce ne sont pas les grands « Attila » qui posent problème, mais le nombre global de sangliers et l’évolution de leur interaction avec les milieux. Un sanglier de 250 kg pourrait donc, théoriquement, apparaître en France si les conditions génétiques et écologiques s’alignent, mais il s’agirait d’un phénomène exceptionnel. Le futur des populations dépendra surtout des pratiques agricoles, de la gestion cynégétique et des équilibres écologiques.