Deux questions à Julien Navarro
A la première question : « Les jeunes sont-ils intéressés par le métier d’armurier ? », Julien Navarro répond : « quand j’ai débuté, les quelques jeunes qui sortaient des écoles d’armurerie, diplômes en poche, trouvaient du travail. Ensuite, la motivation et le savoir-faire faisaient la différence sur le long terme. J’ai vu de jeunes armuriers arrêter ce beau métier après quelques mois ou années par manque de motivation ou d’assiduité, et aller vers d’autres professions n’ayant rien de commun avec ce métier passionnant. Il faut dire que peu de places intéressantes en armurerie sont disponibles, la législation française n’étant pas favorable à la détention d’armes dans notre pays ».
« Quel avenir pour ce métier ? »
Julien Navarro : « Il est difficile d’avoir un avis positif et confiant pour l’avenir. Ce métier évolue, c’est certain, mais pas dans le bon sens à mon avis. La législation est de moins en moins favorable aux détenteurs d’armes, quelles que soient les catégories. Aujourd’hui, l’armurerie se scinde en deux parties : le vendeur d’armes et le véritable artisan. Le premier est un commercial qui achète et revend, le second un artisan qui vend lui aussi, mais passe beaucoup plus de temps derrière son établi à ajuster bois et métal pour faire du vrai « sur-mesure » et répondre de « a à z » aux désidératas de ses clients. Ce sont deux métiers différents… ».