En plaine et en montagne, quelle est cette influence ?

La densité de l'air dépend principalement de l'altitude, ce qui a pour conséquence de modifier les performances balistiques d'une balle. Or, à température constante, la densité de l’air augmente avec la pression atmosphérique, et inversement. Les variations de la pression ont donc le même effet que les changements d’altitude. Partant de ce constat, l’augmentation de la température ambiante améliore donc les performances balistiques d'une balle, alors que, contrairement à une opinion encore trop souvent répandue sur les stands de tir, une augmentation de l’humidité de l’air diminue sa densité. De ce fait, dans les mêmes conditions de température et de pression, l’air humide étant plus léger que l’air sec, l’effet sur les performances des projectiles restera négligeable, tout au plus 1% environ dans des conditions extrêmes.

 

Règles pratiques

L'ensemble de ces paramètres peut être mesuré à l’aide d’instruments portables, ou obtenus auprès d’une station météorologique locale. Cependant, pour la majorité des cartouches, les trajectoires basées sur des conditions atmosphériques réelles sont très proches de celles fondées sur des conditions atmosphériques normalisées. Exemple chiffré pour une balle de 150 grains en calibre .300 Winchester Magnum, avec une vitesse initiale de 853 m/s et un BC de 0,4. Par ailleurs, les conditions environnementales relevées au stand de tir, le jour du réglage de la carabine, sont les suivantes : latitude 47°, altitude 230 m, pression barométrique 1000 hPa, température de l'air ambiant 22°C, humidité relative 85%. (Rappel : BC pour « Ballistic Coefficient » en anglais ou coefficient balistique exprimé dans le système américain).

 

Table balistique théorique correspondante :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Table balistique avec les conditions environnementales relevées sur le lieu de la chasse

(latitude 47°, altitude 230 m, pression barométrique 1000 hPa, température de l'air ambiant –10 °C)

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme on le voit sur le tableau, à 300 m, la vitesse chute de 22,3 m/s et la retombée chute de 2 cm. (Retombée : par définition, c'est la hauteur qui existe à tout moment entre un point de la trajectoire de la balle et la ligne de visée. Elle a un caractère balistique important, puisque sa valeur donne au tireur la distance comprise entre le point visé et sa vue.

 

Tableau récapitulatif (même projectile)

La carabine est réglée pour tirer plein centre à 100 m, aux conditions dites « standard ». Seul un paramètre change à chaque fois, les autres étant considérés comme normalisés et constants (certes, abusivement) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

Pas d’inquiétude particulière, car comme on le voit sur ce tableau récapitulatif, les conditions atmosphériques du moment ont peu d'influence sur les paramètres initiaux de réglage et ne peuvent, en aucun cas, être pour le chasseur l'excuse… d'un raté !