Les qualités à rechercher

Le bon chien de pied aura sa part d’initiative, et être sage en même temps n’est pas donné à tout le monde. Dans cette fonction, un chien emporté n’a pas sa place. Il doit plutôt être un technicien qui utilise son nez avec méthode. C’est pourquoi il s’agit souvent de sujets assez âgés qui ont acquis leur métier à force d’expérience. La créance est quasi obligatoire ou au minimum être de change. Certains ne sont pas forcément créancés sur un seul gibier mais seront de change, c'est-à-dire capables de garder le même pied et d’ignorer celui d’un autre animal plus frais. Il leur faut un grand nez, certes, mais pas au point de relever des voies trop vieilles, ce qui ne permettrait pas d’attaquer. L’habitude est donc probablement ce qui fait la différence. Cette habitude du pied est donc un tout, qui s’acquiert avec l’expérience et l’éducation, en harmonie avec le conducteur, car tout le monde ne peut pas se déclarer homme de pied. Pour le chien, c’est pareil. Cette aptitude à travailler et remonter une voie froide se développe avec les années et l’entraînement, mais c’est aussi et sans aucun doute, une faculté innée, très souvent héréditaire. Certaines lignées la développent automatiquement, certaines races y sont généralement prédisposées. Bien que toutes puissent fournir des chiens de pied, la réputation du Saint-Hubert et des chiens du Midi n’est plus à faire, surtout chez les Gascons Saintongeois, les Bleus et Ariégeois. Les courants suisses fournissent aussi d’excellents pisteurs ainsi que les Porcelaines ou les Griffons. Une place particulière est à faire aux briquets de pays qui s’avèrent très souvent de très bons auxiliaires. Dans cette énumération, il ne faut surtout pas oublier les bassets qui sont près de la voie et pour cause, de plus en plus employés pour faire le pied. L’exemple en est donné en ce domaine avec le basset Hound qui est utilisé avec succès. Il n’est pas possible de nommer le meilleur chien, car trop de facteurs rentrent en jeu, avec en plus le territoire qui jouera un rôle déterminant. Les grandes distances, les possibilités de change, les faux rembûchers qui ne sont pas rares, font de cet exercice un art qui demande de grandes qualités. De là à vouloir sélectionner les chiens à sangliers par spécialités, c’est une autre affaire…