Si l’attraction de la pesanteur peut être considérée comme constante, il n’en est pas de même pour la résistance de l’air. Quelle que soit la démarche théorique que l’on choisisse pour la quantifier, elle est fonction de plusieurs paramètres logiques : la résistante qui s’applique au projectile, le coefficient dépendant de sa forme, la masse volumique de l’air, la section droite du projectile mesurée dans le plan perpendiculaire à sa trajectoire, le carré de la vitesse instantanée. Lors d’un tir, si l’axe du canon est horizontal, la trajectoire du projectile sera au-dessous de cet axe. Il convient donc d’orienter l’extrémité du canon vers le haut, pour que l’on puisse établir une visée. En conséquence, la trajectoire de la balle traversera deux fois la ligne de visée, une première fois du bas vers le haut à peu de distance de la bouche du canon, et une seconde fois du haut vers le bas, à une distance qui dépend de plusieurs paramètres comme la vitesse initiale, la forme et le poids du projectile.

 

« DRO », « GEE » et « PBR »

Dès sa sortie du canon, la balle va monter pour couper une première fois la ligne de visée. Elle ne devra s’en éloigner, au maximum, que de 4 cm, pour une visée parfaite. Puis, elle descendra sous l’effet de la pesanteur pour recouper, mais cette fois vers le bas, la ligne de visée. A ce point précis correspond la « DRO » (Distance de Réglage Optimum), appelée aussi « GEE » (Gunstige Einschiess Entfernung), chez nos voisins allemands. Dans leur « PBR » (Point Blank Range), nos amis anglo-saxons y ont introduit une petite différence. Puisque la trajectoire de la balle ne doit pas dépasser 4 cm vers le haut, ils ont admis qû’il devait en être de même vers le bas, après que la balle ait recoupé la seconde fois la ligne de visée. Leur « PBR » est donc légèrement plus éloignée que notre « DRO », mais ne change rien au principe de la visée parfaite : point visé = point touché dans la zone de vulnérabilité de 8 cm de diamètre, sans apporter de correction.

 

Assurer ses tirs

Selon l’équipement et la maitrise du chasseur, les distances où les tirs sont « assurés » sont très variables. Pour certains, le doute sera prégnant avant la centaine de mètres, pour d’autres, l’assurance règnera pour des distances plus longues. Le seul conseil à donner est celui-ci : en cas de doute, abstenez-vous de tirer. Mieux vaut laisser sur le terrain un brocard en bonne santé que vous retrouverez plus tard, plutôt que de rentrer avec le regret d’avoir blessé un animal irrémédiablement perdu.