Avant d’acquérir une lunette de visée, il faut savoir que les fabricants donnent une somme de caractéristiques qui, bien que très précises pour les initiés, restent une variable d’inconnues pour les autres. Pour éclairer le sujet, il convient donc de décrypter la notice technique et tout ce qu’elle contient. En premier lieu la marque, dont la renommée apporte déjà une garantie de qualité et de fabrication. Puis le modèle, qui porte en général un nom qui sonne bien et facilement mémorisable. Suivront ensuite quelques particularités de fabrication et de traitement des verres, selon un langage très technique. Enfin, les indications d’optique et de grossissement, du genre « 1,5-6 x 42 ». Le « 1,5-6 » indique que l’optique est à grossissement variable, de 1,5 à 6, le « 1,5 » étant le grossissement minimum, et le « 6 » le grossissement maximum. Ensuite le « 42 » qui est le diamètre, en millimètres, de la lentille de l’objectif, celle qui est côté cible. Si ces éléments correspondent au minimum d’informations nécessaires pour procéder à un achat, ils n’indiquent absolument rien sur la qualité de ce que vous verrez à travers cet instrument. Pour aller plus loin, il faut entrer dans d’autres considérations.

 

Les données utiles à la chasse

La première à examiner sera le champ de vision, presque toujours indiqué à 100 mètres (ou à 100 yards selon le lieu de fabrication de la lunette). C’est l’une des caractéristiques les plus importantes, puisqu’elle donne la largeur du champ visible à travers la lunette, à la distance indiquée. A retenir : plus le grossissement est grand, plus le champ de vision se réduit. C’est ce qui explique que pour une lunette de 1,5-6 x 42, et selon les fabricants, à cent mètres de distance le champ de vision sera large d’une trentaine de mètres au grossissement de 1,5 et d’une dizaine de mètres au grossissement 6. Cela d’après les données « constructeur », mais sur le terrain, il faudra ramener ces valeurs à une autre réalité : la distance effective de tir. Ainsi, les 30 mètres de champ au grossissement 1,5 se réduisent à environ 15 mètres si votre animal est à une cinquantaine de mètres, et, dans les mêmes conditions à 5 mètres au grossissement maximum. La seconde caractéristique à ne pas ignorer est le diamètre de pupille de sortie. Comment la visualise-t-on ? Regardez, sans chercher à viser, votre lunette côté oculaire en face d’une lumière vive, à une distance d’environ 25 cm. Il apparaîtra sur la lentille de l’oculaire un point lumineux. C’est la pupille de sortie. Son utilité ? Plus son diamètre sera grand, plus il sera facile de trouver l’axe optique de la lunette, donc plus vite vous serez en mesure de voir la cible. Cette valeur ne devrait jamais être inférieure à 7 mm qui correspond au maximum d’ouverture de la pupille de l’homme. Pour une lunette donnée, la valeur de la pupille de sortie peut être calculée facilement, en divisant le diamètre de l’objectif par le grossissement considéré. Troisième et dernière chose à vérifier, la distance de recul de l’œil, en condition de visée. Là, c’est un paramètre de confort. Une valeur trop faible, et vous risquez, au recul, de vous retrouver avec une blessure à l’arcade sourcilière. La valeur standard de cette distance est de 8 cm, qu’il conviendra ensuite d’adapter à votre morphologie, donc réglable de 6 à 12 centimètres.

 

L’indice crépusculaire

Il se calcule en extrayant la racine carrée du produit du grossissement par le diamètre de l’objectif. Ainsi, sur la base des données techniques de notre lunette 1,5-6 x 42 il évolue de 7,9 (racine carrée de 1,5x42) à 15,9 (racine carrée de 6x42). Il faut être très vigilant sur ce critère, qui, bien que résultant d’un calcul arbitraire, ne prend absolument pas en compte la qualité des composants du système optique. Ainsi, deux lunettes présentant les mêmes caractéristiques sur le papier peuvent avoir des conforts de visée radicalement différents, mais en règle générale, plus l'indice crépusculaire est élevé, mieux c'est.