Les paramètres de la balistique
Si nous nous plaçons à l’instant précis où la balle sort du canon, n’étant plus contenue, elle commence son vol libre, objet de la balistique dite « extérieure ». Observons donc ce qui se passe avec cette balle subitement soumise à la force due à la gravité qui la tire vers le bas, au vent latéral qui la dévie d’un côté ou de l’autre, à l’air qui s’oppose à son mouvement. Pour contrebalancer ces forces incontournables elle opposera sa vitesse, pour aller le plus loin possible avant de trop chuter en direction du sol et c’est sa masse qui lui permet de la conserver, ainsi que sa forme aérodynamique. Le problème, c’est que certains paramètres interagissent entre eux, et « sèment » un peu de trouble dans ce bel ordonnancement. Commençons par la résistance de l’air qui fait que la vitesse n’est pas illimitée. Pour les munitions les plus communes, la limite supérieure est de l’ordre de 900 à 1000 m/s, donc blocage de ce côté… Ensuite, il y a la masse et la forme, fondamentalement liées. Un gros calibre aura forcément une balle lourde (c’est inhérent à son diamètre) et une balle lourde ira forcément moins vite qu’une balle légère. Mais on a appris aussi que les projectiles qui offrent le moins de résistance à l‘avancement sont de forme plutôt allongée. Or, on ne peut les allonger indéfiniment… On en déduit donc logiquement que la « meilleure des solutions », si toutefois elle existe, ne peut être qu’un compromis…
Les balisticiens à la manœuvre
C’est là qu’ils interviennent, certains aux compétences reconnues, et d’autres… Sans entrer dans des calculs mathématiques ardus, il n’en reste pas moins vrai que chaque cas de tir est différent, et comme à la chasse nous ne sommes pas des « TLD » (Tireur à Longue Distance », jamais soumis à l’effet de surprise d’une cible qui déboule, on reste calme… Déjà, on ne se prend pas la tête, car il existe de nombreuses tables de tir qui permettent de choisir tel ou tel calibre, et telle ou telle cartouche chargée avec suffisamment de balles différentes pour résoudre quasiment tous les cas pouvant se présenter. Evitez, si vous le souhaitez, d’être trop sensible aux performances dithyrambiques de tel ou tel projectile. Il y a sans doute du vrai, mais aussi de l’argumentation commerciale et quand on vous indique le fameux « CB » (coefficient balistique), prenez le meilleur, c’est à dire celui qui est le plus proche de 1. Ce n’est pas nuisible, mais pas très utile non plus car nos distances de tir varient, et ce CB n’est pas constant suivant la vitesse du projectile. Quant aux balles rapides, garantes de « tirs tendus » comme on dit dans les pavillons de chasse, elles feront de vous, peut-être un jour, la vedette de la journée pour ce précieux millimètre conservé, mais le résultat n’est pas forcément au rendez-vous. Consolation : comme ce sont les plus chères, vous n’oserez plus dire, en cas de loupé, que c’est de la faute de la cartouche ! Donc pour conclure, on revient une fois de plus aux fondamentaux : en cas de doute sur la fiabilité du couple chasseur/arme, il faut reprendre la main, tirer, et tirer encore sur des cibles à différentes distances, surtout à celles que vous rencontrez le plus fréquemment dans votre chasse. La confiance, ça s’établit et c’est bien la seule manière d’y parvenir. Ce sera aussi le meilleur moyen de vérifier le réglage de la visée, et de le modifier le cas échéant. Au diable donc tous ces calculs, car la maîtrise du tir ne se fait que l’arme à l’épaule et pas la calculette à la main…