La chasse au cœur des activités

Il fait chasser, mais uniquement à l’approche, le grand gibier naturellement présent sur sa propriété de la Sierre Morena, autrement nommée « la Sologne espagnole » tant les territoires sauvages sont giboyeux. Il est même possible d’y observer l’aigle royal et l’aigle impérial, véritables sentinelles des montagnes qui s’étendent à perte de vue. Le territoire de Pascal Nordlinger, qui est d’abord un chasseur à l’approche, est bordé par une clôture, dont la faible hauteur est imposée par les autorités, afin de permettre le déplacement des grands animaux. Quant aux sangliers, ils n’ont que faire d’un grillage non enterré… Autant dire que nous évoluons sur un territoire quasiment ouvert, où la quiétude des lieux n’est troublée que par quelques sorties à l’approche. Avec sa volonté de chasser uniquement du gibier naturel, Pascal s’est donc interdit toute réintroduction d’animaux, préférant conserver les souches locales déjà présentes pour développer le cheptel. Si les premières chasses ne consistaient qu’en des tirs de sélection, afin de ne laisser que des reproducteurs prometteurs, aujourd’hui, des grands trophées sont visibles quasiment à chaque sortie où il est « normal » de voir plus d’une vingtaine d’animaux. Chasser à « Las Palomas » est donc grisant, car si quatre espèces sont très présentes, trouver le trophée convoité demande patience, rigueur et… aussi une dose de chance. La chasse a donc conservé ici tout son charme et ses incertitudes. Des daims qui vous détectent de loin, des mouflons qui détalent au moindre craquement, ou un 16 cors ibérique qui vous observe et disparait avant même que vous ayez eu le temps de compter les épois…

 

Contraintes environnementales et vie locale…

Les propriétaires de fincas ne sont pas libres de réaliser les travaux d’aménagement qu’ils veulent sur leur territoire. Les Espagnols sont très attentifs à la conservation de leurs forêts et de leur environnement. Donc, pas question d’ouvrir de nouvelles pistes, et seules celles qui existent depuis longtemps peuvent être entretenues, et seulement après accord des autorités forestières. De même, un propriétaire qui voudrait abattre des arbres ou réaliser des travaux d’élagage, doit en informer au préalable la Junta, qui diligente des gardes qui accorderont, ou refuseront, l’autorisation. Tout est mentionné par écrit, et si les travaux sont autorisés, ils seront de nouveau contrôlés après leur réalisation. Si la chasse à la palombe ne semble pas être très pratiquée dans la région, la finca « Las Palomas » porte bien son nom, car elle en abrite de nombreuses, qui trouvent gite et couverts dans les plantations de chênes qui peuplent majoritairement les bois. Une dense couverture ligneuse abrite les sangliers qui y trouvent quiétude et abri, à proximité des généreux garde-manger. Et comme ils restent très discrets, Pascal a installé des miradors sur quelques points stratégiques, afin de permettre aux chasseurs patients, d’affûter les solitaires.

 

Contact avec la nature…

Après deux jours d’une pluie incessante, le soleil a refait son apparition et facilite les sorties. De beaux spécimens de mouflons sont observés, bien qu’ils ne soient objets de notre recherche. Quelques trophées prometteurs témoignent de la bonne gestion et surtout de la patience de Pascal qui laisse vieillir les animaux. Le premier jour, l’approche en fin d’après-midi nous a permis d’observer une quinzaine de daims, cerfs et mouflons, mais jamais sans nous laisser le temps de déployer la « 4 Stable Stick ». Le lendemain, nous avons pu tirer un mouflon femelle en toute fin de journée, afin de prélever dans une population devenue importante. Le troisième jour, nous évoluons sur un territoire bien plus escarpé, offrant des points de vue magnifiques. Après plus de quatre heures de marche et l’observation de nombreuses hardes de mouflons et de biches, seul un mouflon mâle de 3 ans nous laissa voir son trophée… qu’il ne cédera à un chasseur que dans quelques années… Il nous faudra donc attendre le lendemain pour croiser la route des grands cervidés…

 

Le dernier cerf…

Nous partons tôt, une fois n’est pas coutume, pour une longue sortie. Pascal souhaite me faire découvrir la partie la plus sauvage de la propriété, constituée notamment d’une rivière, encore en eau à cette époque de l’année. À 8h30, nous sommes sur le site et nous commençons par remonter le ruisseau pout tenter de surprendre des animaux à l’abreuvement. En vain… Nous n’en apercevrons aucun ! Nous prenons alors une autre direction afin de gagner la limite de propriété. Après une demi-heure de marche, nous tombons sur une scène superbe : trois cerfs ibériques, au gagnage à flanc de montagne, à environ 200 mètres, ne nous ont pas détectés. Les jumelles sont immédiatement mises à contribution. Le premier est un huit cors, tandis que le deuxième, dissimulé derrière un bosquet de jeunes pins, est un daguet. Quant à celui du milieu, c’est un très beau dix cors qui promet de devenir, dans les prochaines années, un animal exceptionnel. Cette hypothèse lui laissera la vie sauve… L’approche reprend, et demande, en fin de parcours, de bonnes jambes avant de gagner… le paradis, qui n’est autre qu’une coupe qui débouche sur des versants montagneux ensoleillés… Et au centre, un superbe 12 cors… L’image est magique et appelle une longue observation. Superbe scène de chasse ! La canne d’approche est installée, la lunette mise au grossissement maxi et le tir sera parfait. Le roi de la Sierra a tiré sa révérence. Mais, après les honneurs rendus au gibier et la traditionnelle séance photos, le plus difficile reste à faire… Il nous faudra, avec l’aide de Jorge, le garde, presque deux heures d’efforts pour ramener l’animal sur la piste. Un souvenir inoubliable en terre andalouse. Il y a quelques années, Pascal Nordlinger s’était lancé un défi : proposer sur son territoire de la Sierra Morena une chasse à l’approche authentique, sur un territoire naturel, avec des animaux de qualité, et dans une région où la multiplication des monterias ne permet pas forcément de laisser vieillir les mâles. Son pari est gagné, je peux vous l’assurer ! 

 

Damien Couderc

 

Rencontre avec Pascal et Odile Nordlinger

Amoureux de l’Espagne, de sa langue et de ses paysages à couper le souffle, Pascal Nordlinger a réalisé son rêve, acquérir une finca. L’histoire a commencé il y a une quarantaine d’années, quand Pascal accompagnait son père en Castille, pour chasser le petit gibier. Au contact des chasseurs espagnols, Pascal a vite appris la langue. Sa préférence pour le grand gibier l’a mené en Hongrie, en Pologne, en Afrique et en Allemagne, mais l’envie de posséder son propre territoire le taraudait. Amateur de Montería, Pascal venait chasser chez un ami allemand propriétaire d’une Finca dans la région et l’opportunité d’acquérir « Las Palomas » s’est présentée. Le territoire et ses trente kilomètres de piste séduit Pascal, d’autant plus que cerfs, daims, mouflons et sangliers y trouvent gite et couvert. Au cœur de ce territoire, l’habitation principale offre un hébergement spacieux, où Odile, la maîtresse des lieux, élabore une cuisine de qualité qui met souvent le gibier à l’honneur. Les produits régionaux sont également servis et l’huile d’olive vierge « extra écologique » élaborée à Villavociosa de Cordoba apporte aux plats une saveur incomparable. Et pour la petite histoire, il faut savoir que, avec une équipe de chasseurs expérimentés, Pascal Nordlinger a mis au point des cannes de tir, dont la « 4 Stable Stick » déclinée aujourd'hui en 5 modèles. D'une extrême solidité liée aux matériaux utilisés, ces cannes assurent une excellente stabilité en réduisant les mouvements. le modèle « Ultimate Leather » est la première canne en cuir, légère et résistante pour des tirs debout. Site internet : c'est ICI

Contact : Pascal Nordlinger, finca « Las Palomas » : 06 03 08 21 51