L'envoûtement de la bête noire

 

La chasse au sanglier est une culture, une passion, et même un envoûtement. C’est ce que l’auteur, Christian Busseuil, nous transmet à travers ce livre. En amoureux de sa Meuse natale, il nous entraîne dans un univers parallèle dont les histoires nous font voyager à travers ses forêts, peuplées de personnages vibrants et colorés, le tout enrichi par des expressions locales qui confèrent à ces aventures une authentique vérité…

 

244 pages de bonheur, à lire avidement.

Prix version brochée : 21,80 €

 

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La retraite manquée

Sur la paillasse du chenil, Pollux, somnolent et dédaigneux, restait couché. Le brouet était pourtant servi, à pleines auges… « Pollux ! Alors mon vieux Pollux, à la soupe mon beau, à la soupe ! ». Le concentré remplissait les auges. Il dégageait un fumet flatteur que les chiens, alignés et aux ordres, aspiraient. Ils attendaient l’autorisation de l'engloutir. « La Feuille », le premier piqueux, y avait mis une hure d’un vieux solitaire, après en avoir extrait les défenses et les grès. À son signal, les soixante anglo-français se jetèrent sur les auges à gueules friandes, le fouet vif, hargneux comme à la curée. Sur le bat-flanc, Pollux restait couché. Ah, ce Pollux ! Aux rendez-vous, dans les instants proches de l'attaque, quand les chiens commençaient à tirer sur les couples, les boutons de l'équipage le montraient aux néophytes, droit sur ses pattes, fier dans son manteau de feu, de blanc et de noir. « Vous voyez celui-là, c’est Pollux, notre meilleur chien de tête. Il est toujours aux avant-postes. Suivez-le et il vous emmènera à l’hallali ! »…

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Le sanglier de Bacchus

Cent quarante-trois bouteilles de vin pour un sanglier de 53 kilos, qui dit mieux ? Nous sommes dans un petit village de l’un de ces beaux départements de l’Est de la France. Quelques centaines d’âmes y vivent paisiblement, à quelques kilomètres du chef-lieu. Comme partout, regroupés en association communale, les chasseurs de la bourgade, au nombre de seize, ont pour territoire la plaine qui ceint le village et les bois communaux. C’est donc sur ces trois cents hectares de forêt que l’aventure a commencé. Mais revenons à ce dimanche matin de décembre 2006. Comme tous les dimanches matin de la saison de chasse au bois, les sociétaires se rendent à la « baraque » pour neuf heures. Il faut en effet laisser le temps aux deux agriculteurs du village, de terminer leur tâche. Cela permet aux chasseurs de faire un petit détour dans le pays et de passer chez Sébastien, le boulanger. Il n’est pas chasseur Sébastien, mais il les aime bien et cela pour deux raisons. D’une part, ils sont sympathiques et d’autre part, ils sont tous des bons clients...

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La fin de la « Vittel Délices »

Pétillante et fraîche comme une eau de source, voici l’histoire qui, depuis un demi-siècle fait toujours sourire dans la plaine lorraine... 

 

Limaille est un petit village tout en longueur, où les fermes et les quelques commerces s’alignaient des deux côtés de l’unique rue, le long des larges usoirs. Ce jour-là, à l’heure de l’apéritif, trois chasseurs s’accoudaient au zinc du café Dupette : le grand Roger, le Riquet et l’Ernest. S’il n’y avait leur passion commune pour la chasse, rien n’expliquait leur amitié tant ils étaient différents. Bel homme, le Roger posait le type même du grand gaillard toujours habillé avec élégance, le Riquet passait déjà son temps à se plaindre et l’Ernest, agriculteur à la retraite jouait le mentor de l’équipe…

 

Par Christian Busseuil

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« La croix blanche », le secret de Jules…

Quand les sangliers ont à faire face à Astérix et Obélix et… à une croix blanche ! Hubert ne boit pas souvent du Château La Pompe, et il ne tourne pas 7 fois sa langue dans sa bouche. C’est une bien « grande gueule » que les « cochons » craignent comme la peste. Imaginez un peu, même s’il n’est pas tombé dans la potion magique : le bougre étalonne plus d’un quintal et 2 mètres 10 de hauteur, et je ne vous parle pas de l’envergure… Le poids de sa personnalité est à l’avenant, et j’ai le privilège de faire partie des rares personnes pouvant se targuer d’avoir toute sa protection, car un jour je lui avais cédé mon poste de battue. J’avais jugé moqueur et indécent qu’il lui soit attribué systématiquement le poste 19, celui le plus éloigné de notre parking de chasse. Les postes étaient tirés au sort bien sûr, mais le 19, trois fois de suite, ça faisait beaucoup. Le sort s’acharnait-il sur le bonhomme ? Hubert, le bien nommé, est complètement, viscéralement et étrangement féru de « cochons ». Lui-même ne sait pas pourquoi ça le tient aux tripes. Il respire, sent, sue et rêve d’eux en permanence. Sa femme, elle, est toute menue. On aurait pu croire qu’Hubert l’avait ainsi choisie pour la dominer, mais leur différence de morphologie lui permet tout simplement de mieux se poser en protecteur. Car Hubert a un cœur tendre. Grande gueule, certes, mais un cœur de velours…

Par Jean-Paul Cappy

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Le tiers-an au pied pigache

Le berger regardait venir Chandon, le garde... Il cheminait à travers les pâturages qui descendaient en pente douce vers une large dépression, occupée par un sombre massif forestier de chênes et de hêtres, là où les eaux de la plaine réapparaissaient en sources fraîches, au milieu de roches ruiniformes. Au-delà, c'était l'horizon infini du plateau de Langres. A quelques lieues, la Seine naissante dessinait ses premiers méandres, agrémentant d'un peu de fantaisie ce rude et sévère paysage. A l'approche du garde, les chiens ne firent pas un mouvement. « Salut à toi, Magicien ! Je t'apporte ce que tu m'as demandé. Ces Messieurs ont chassé hier et ils ont tué des bécasses ». « Salut à toi, Chandon ! »...

Par C.M.

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Ma première ouverture

C'était il y a bien longtemps, cette première ouverture... Dans le récit, plein de tendresse dissimulée, que nous a fait parvenir Jean-Paul Cappy, l'auteur partage sa première journée de chasse, en compagnie de son oncle et d'«Oscar 6»... En guise de conclusion, pleine de bon sens, il nous livre cette réflexion, bien dans l'air du temps et... du réchauffement climatique :

« Ce qui n'a presque pas changé, c'est la date de l'ouverture générale, ici, le second dimanche de septembre. En revanche, ce qui a changé, c'est le climat, et à cette date, les chiens et les chasseurs ont vite très, très chaud, avec les conséquences que l'on sait. Avant, il suffisait de mettre de l'eau dans la casquette et de la faire ruisseler sur le visage, pour repartir comme si de rien n’était. Aujourd'hui, la solution la plus sage est de rentrer après une bonne heure de chasse. Mais il y en a une autre : et si on retardait la date d'ouverture de quelques semaines ? Deux ou trois suffiraient. Beaucoup le demandent, mais les FDC et l’administration n'y sont pas favorables. Pourquoi ? D’autant plus que ça ne changerait rien sur la durée de la saison, puisque la date de fermeture serait retardée d’autant ! Du coup, on pourrait faire l'ouverture générale partout, même dans les vignes, car aujourd'hui, il y a belle lurette que les vendanges sont finies début octobre. Ça éviterait ce type d'ouverture à tiroir, préjudiciable au gibier et à la sécurité, car les promeneurs et randonneurs sont encore nombreux dans la nature en septembre, et tout le monde se retrouve sur les mêmes territoires, au même moment. Alors, cher président de la FNC, cher Willy, vous le demanderez quand, ce décalage des ouvertures ? ».

Jean-Paul Cappy, 9 septembre 2022

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Par la culotte

 

C’était mon premier petit gibier, très petit même... Il pendait par les deux pattes, serrées au fil électrique. Quand j’y repense, j’ai honte…

 

Par Jean-Paul Cappy

 

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Feu Monsieur le Comte

Il n’y avait pas une fleur, mais sur le cercueil, soigneusement rangés, se trouvaient la toque, le fouet, la dague et la tenue d'équipage du défunt…

 

Derrière la voiture, tirée par un cheval, qui menait la dépouille de feu Monsieur le Comte à sa dernière demeure, suivait une trentaine de chiens du vautrait, sous le fouet des deux piqueux. Derrière encore, les quatre plus anciens boutons observaient, d’un regard triste, la meute. Ainsi l’avait voulu Monsieur le Comte qu'on allait enterrer…

 

Par C.M.

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​​​​​​​Le loup, le patou et le berger

Ils étaient venus, ils avaient constaté. Il y avait des gradés, des gardes avec l’insigne, un de la DDTM, un de la fédé, un voisin éleveur, le vétérinaire et un autre qu’il ne connaissait pas, surement un des écolos, peut être un garde du Parc… Il avait des jumelles, mais à quoi pouvaient-elles servir maintenant ? Lui, pauvre berger, il avait pleuré. Puis il avait fait venir l’équarisseur, puis fait les papiers. Il avait réinspecté sa clôture près de la bergerie, descendu le troupeau de la montagne, calmé les bêtes. Puis il s’était couché, fatigué, éreinté… Il avait dormi profondément une ou deux heures, pas plus. Il avait rentré le chien, la garde était inutile ici-bas. La nuit passée, les loups n’avaient même pas eu peur. Savaient-ils que le chien était blessé à la cuisse, souffreteux, fiévreux ? Heureusement le vétérinaire l’avait dit hors de danger. Habituellement les loups avaient peur des chiens, ce n’était plus le cas, ils n’avaient même plus peur des hommes, on disait qu’il y avait eu trop de croisements avec les chiens sauvages…

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Tué bêtement par un sanglier

Un accident de chasse comme tant d'autres penseront certains… Non, vraiment, je ne le crois pas. Mais revenons à ce terrible dimanche d'août 1984, à Bricna en Pologne, charmant petit village de 350 âmes, situé dans l'extrême sud-est du pays, à cinq kilomètres de la frontière tchèque et un peu plus de la frontière soviétique. Ce jour-là, c'était fête d'été au village et l'on avait coutume, l'après-midi, après le défilé fleuri, d'y organiser ce que l'on appellerait chez nous un concours de « caisses à savon ». D’ailleurs, cette compétition, oh combien sympathique, était depuis des années le clou des réjouissances. Seize véhicules étaient donc au départ, plus hétéroclites les uns que les autres, avec leurs systèmes de traction aussi ingénieux qu’improvisés, sans aucun moteur bien sûr, simplement axés sur le principe de la voiture à pédales pouvant être actionnée aussi bien par les pieds que par les mains. Certains optaient même pour un principe dit de la « trottinette » avec entraînement par chaîne…

Par P.M.

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Sur la bonne voie

 

Cette histoire, non pas de chasse, mais de sanglier, m’a été contée par un cheminot retraité, un ancien de « la vapeur » attaché à un vaste dépôt de triage et de réparations de locomotives de l’Est de la France... 

Par Jean-François Guerbert

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Rodrigue, le chasseur à vingt balles

Il y a, chez les chiens, des sujets d’exception. Et chez les hommes ? L’histoire aurait pu commencer comme toutes les histoires du monde, mais il n’en est rien. On ne sait plus s’il faisait chaud le jour de sa naissance, mais Rodrigue, aux dires de sa mère quelques minutes après l’accouchement, faisait déjà la pluie… et des mécontents. Dernier né de l’une des filles de la villa « Esperanza », une maison fort accueillante, Rodrigue avait déjà deux frères et une sœur que sa jeune maman ne voyait que de temps en temps, car les enfants lui avaient été tous retirés de sa garde maternelle. Qu’importe, ce quatrième, elle l’avait fait dans la rue, devant plusieurs témoins qui, pour la plupart auraient pu être le père. Et c’est avec la plus grande curiosité qu’ils regardaient, sous les trombes d’eau qu’un violent orage laissait choir, la maman tenter de mettre à l’abri le rejeton. Quand, enfin, en guise d’ambulance, le taxi brinquebalant de Pedro, arriva, son conducteur fut, une fois de plus, pris de pitié envers les deux créatures qu’il conduisit, sans aucun espoir de récupérer le prix de sa course, au dispensaire le plus proche, où officiaient quelques religieuses d’origine française. Elles donnèrent les premiers soins au bébé, s’occupèrent quelques jours de la maman, qui regagna son antre, sans autre regard pour le rejeton qu’elle avait mis au monde. Une douzaine d’années plus tard...

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« Biscotte », la fille de boule et quilles

« Bravo, vous avez gagné… un marcassin ! »

 

Il n’est pas si éloigné le temps où des animaux de toutes espèces étaient donnés en prix à des loteries et autres concours qui occupaient, à défaut d’amuser, les participants aux réjouissances populaires, dans les petits pays de la France profonde. C’est ainsi que, début juin 1961, lors de la fête patronale dans un petit village de Bourgogne, les habitants, leurs invités et la jeunesse des environs étaient venus en nombre pour se divertir. Alors que les agapes se prolongeaient autour des tables, les premiers rassasiés se rendaient sur la place du village où avaient été dressés le bal monté, un manège de chevaux de bois pour les petits, et le traditionnel jeu de quilles, objet des affrontements pas toujours très pacifiques des compétiteurs...

 

Par Hubert Buiron

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« Soupe, soupe ! »

Antoine, un solide quadragénaire, chasse sur un petit massif forestier de la région Centre. Dans cette belle Sologne si convoitée par bien des chasseurs de l’Hexagone, il habite un joli petit pavillon, décoré avec goût, dans un village d’une centaine d’âmes. Tous les dimanches, pendant la saison de chasse, il se rend au lieu du rendez-vous, distant de six kilomètres, avec son petit 4x4. A ses côtés, sagement assis sur le siège passager, se dresse fièrement Polux, son chien, issu d’un mélange de races locales. Pas très beau, mais doté d’un sens de la chasse que lui envieraient bien de ses congénères de race pure, Polux, est hirsute comme un griffon, quête la bête noire comme un épagneul breton, et mène à voix comme une meute de Saint Hubert. C’est dire qu’il est sacrément gorgé, le bougre, et capable de vous débusquer un sanglier dans n’importe quelle coupe, pourvu qu’on lui laisse le temps de fouiller toutes les remises possibles. Donc de ce côté-là tout va bien…

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