Des récris les plus graves aux plus aigus, la voix des chiens en action de chasse exprime parfaitement l’émotion du prédateur. Aux chasseurs de bien l’interpréter. Il est bien évident qu’avec leurs différences morphologiques, l’expression par la voix ne pouvait être identique, quand bien même elle voudrait traduire des sensations analogues. Chez le chien, les sons émis sont de quatre ordres, classés par leur intensité :
- les aboiements, qui relèvent d’un état émotionnel de joie, de peur ou de colère. Ils sont dus à une vibration des cordes vocales provoquée par une expiration brusque de l’air, rendue plus forte et amplifiée par la caisse de résonance constituée par la bouche et le pharynx ;
- les gémissements, qui marquent une inquiétude, un désir ou une douleur. Ils sont produits bouche fermée dans des tons aigus ;
- les grognements, signes d’avertissement et de dissuasion. Ils viennent par expiration lente et soutenue qui fait vibrer les cordes vocales de manière continue, bien souvent bouche fermée ou légèrement ouverte ;
- les hurlements, qui proviennent d’une forte excitation de poursuite ou qui traduisent des émotions violentes. De tonalité haute et de son prolongé, ils sont provoqués par une expiration très rapide de l’air, due en général, à l’effort que le corps produit. C’est la principale caractéristique du chien courant, en action de chasse.
Si, au repos, la fréquence respiratoire chez le chien de taille moyenne, est de l’ordre d’une vingtaine de phases par minute, elle augmente très rapidement avec un travail musculaire intense, et la poursuite d’un gibier en est un. Ainsi, le volume d’air absorbé, qui est d’environ de 1 à 1,5 litre d’air par respiration, soit de trente à quarante litres par minute, peut passer à une centaine de litres. Or, comme le passage en gorge reste de même dimension, la vitesse de l’air expiré est quasiment multipliée par deux et demi, occasionnant ainsi une élévation de la fréquence du son, donc des tons. C’est la raison pour laquelle, en pleine course, un chien courant aura un timbre de voix plus élevé, son organisme nécessitant un apport d’oxygène accru pour satisfaire à l’effort demandé. En revanche, dans un même état d’excitation, sur un gibier au ferme ou aux abois par exemple, le timbre sera plus grave et plus profond, les besoins en oxygène de l’organisme étant moins important, puisqu’il n’y a plus ou peu de déplacements. Enfin, il convient de prendre en compte le volume de la caisse de résonance, en rapport direct avec la taille du chien. Il s’agit du volume de la bouche, du volume thoracique, et, suspendu entre les cornes de l’hyoïde, du larynx. Il est constitué de cinq cartilages, trois impairs et deux pairs : l’épiglotte, les thyroïdes, le cricoïde, les arythénoïdes et les cunéiformes. Articulé et mobile, l’une de ses membranes constitue la corde vocale...
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