S'il est admis que le tir au sol et le tir au vol avec fusil à canon(s) lisse(s) et cartouches à petits plombs sont jumeaux, il n'en est pas de même pour le tir à balle, selon que l’on tirera sur cible, ou à la chasse sur un gibier. Sur cible, le tireur, en technicien, prend le temps d’épauler correctement et de peaufiner sa visée avant de presser lentement la queue de détente jusqu'au départ-surprise, qui évite le coup de doigt. En revanche, à la chasse et sur un gibier mobile, la rapidité d'enchaînement des événements va perturber le tireur qui, toujours à la recherche de la visée parfaite, a tendance à tirer trop tard. Si, dans ces tirs « instinctifs », les organes de visée de l’arme sont bien dirigés vers la zone de la cible à atteindre, ils sont souvent mal alignés, ce qui provoque un décalage entre le point visé et le point touché. Deux paramètres viennent donc se télescoper : d’une part la précision de l’arme, et d’autre part la façon d’épauler… La précision de l’arme est le paramètre le plus facile à gérer. On peut le faire soi-même, ou le confier à son armurier, qui peaufinera au stand de tir, le réglage des organes de visée, lunette ou point rouge pour les optiques, ou guidon et mire pour les visées ouvertes. A ce stade, le chasseur aura bien en main une arme « réglée », mais… ça ne suffit pas toujours. Votre armurier n’a pas, lui, la même façon de viser et d'épauler que vous, et les quelques minutes d’angle d’écart entre sa visée et la vôtre décalera le point touché des centimètres qui pourront faire de votre balle, une « mauvaise balle ». Et pourtant, l’arme est parfaitement réglée. La solution la plus simple est donc, après les tirs de réglage sur cible, de reprendre l’arme en main et d’aller griller une boite de cartouches sur sanglier courant, ce qui vous permettra de constater où la balle arrive avec votre visée personnelle. A ce stade, la correction sera bien plus facile à faire…