Les zones littorales et portuaires sont particulièrement vulnérables. D’après le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la subsidence y atteint en moyenne 1,5 millimètre par an, et près de la moitié des plaines côtières européennes enregistrent un enfoncement supérieur à 1 millimètre annuel. À l’échelle mondiale, certaines métropoles connaissent des situations beaucoup plus critiques. En Chine, environ 270 millions d’habitants, soit plus d’un tiers de la population urbaine, vivent dans des villes qui s’affaissent. Pékin enregistre localement des affaissements spectaculaires de 45 millimètres par an, notamment près des autoroutes et du métro. Aux États-Unis, New York s’enfonce de 1 à 2 millimètres par an, phénomène lié au rebond post-glaciaire qui affecte toute la côte Est. Face à ces menaces, des solutions existent, mais elles doivent être adaptées à chaque territoire. Certaines villes, comme Tokyo ou Shanghai, ont réussi à ralentir leur affaissement en interdisant le pompage des nappes souterraines et en diversifiant leurs ressources en eau. Là où il est impossible de stopper la subsidence, il faut miser sur l’adaptation : renforcement des digues, consolidation des fondations ou encore recours à des techniques de stabilisation profonde du sol. Enfin, la surveillance constitue un outil clé pour anticiper et limiter les impacts. Le programme européen Copernicus a mis au point une carte interactive de précision millimétrique, grâce aux satellites Sentinel-1. Cet outil public permet de suivre en temps réel les mouvements du sol sur tout le continent et d’aider collectivités et citoyens à mieux comprendre et gérer ce risque invisible, mais lourd de conséquences.