La myxomatose est une maladie virale qui provoque des nodules cutanés (myxomes), des œdèmes de la tête et des paupières, des lésions au niveau des oreilles et des troubles respiratoires. Au départ, le virus en cause était tellement virulent qu’il décimait, en deux semaines, 99% des lapins infectés. Néanmoins, au fil du temps, le virus s’est atténué, ne tuant plus que 60% des lapins infectés et sur une période plus longue. C’est à partir de ce constat que la « loi de la virulence décroissante » a été avancée, suggérant que les virus s’atténuent naturellement avec le temps. Les scientifiques, qui ont étudié l’évolution du virus se sont penchés sur trois variants. L’un des trois a induit une réponse différente chez les lagomorphes : un gonflement plus important des tissus cutanés à la base des oreilles et autour des paupières, précisément là où les moustiques sont le plus susceptibles de piquer. L’immunosuppression induite par le virus semble donc être une adaptation évolutive de ce dernier, et surtout révèle une forte corrélation avec une virulence et une transmissibilité augmentées. Alors, non, le virus de la myxomatose n’a pas faibli ces dernières décennies, il est juste entré dans une course d’adaptation évolutive avec les lignées de lapins sauvages. Il y a probablement là, une explication à la recrudescence de la mortalité observée chez les lapins depuis une vingtaine d’années.