Pour les amateurs de mathématiques, faute d'établir une règle rigoureuse, il est plus judicieux de se concentrer sur les conséquences de la variation de la longueur du canon sur les performances balistiques du projectile. Une étude minutieuse des tables de tir, fournies par les fabricants de cartouches, permet de se faire une idée précise des conditions de mesure des performances. Par exemple, Norma revendique que ses mesures balistiques sont effectuées à partir de canons de 61 cm de longueur. De plus, cette firme indique aussi que la vitesse peut varier de 2 à 3 m/s pour chaque centimètre ajouté, ou retiré, du canon. Ces données fournissent une base solide pour des calculs plus approfondis, bien que certains préfèrent éviter les chiffres, souvent au détriment de la précision. Prenons l'exemple des carabines Blaser R 93 mentionnées précédemment. Une cartouche tirée dans un canon de 62,7 cm (1,7 cm de plus que la longueur standard) peut atteindre une vitesse accrue de 3,4 à 5,1 m/s, ce qui représente une différence relativement mineure. Mais un écart de 11 cm de longueur pourrait entraîner une variation de vitesse de 22 à 33 m/s. Bien que cette différence ne semble pas significative à première vue, elle a un impact considérable sur l'énergie cinétique disponible, puisque la vitesse intervient au carré dans le calcul.
Prenons une autre perspective...
Imaginons que vous vous rendiez acquéreur d’une Browning Long Trac en calibre .270 Winchester Short Magnum, équipée d'un canon de 51 cm. Comparée à un canon de 61 cm, comme indiqué dans les tables Norma, cette différence de 10 cm peut se traduire par une réduction significative de la vitesse initiale, impactant directement l'énergie disponible. Pour ceux réticents aux calculs, voici les chiffres : l'énergie initiale de notre balle serait comprise entre 4 045 et 4 136 Joules, au lieu des 4 321 Joules « officiels », et à 100 mètres, cette énergie pourrait varier entre 3 248 et 3 330 Joules, au lieu des 3 496 Joules attendus. En résumé, même si 3 248 Joules peuvent sembler suffisants pour terrasser un solide animal, cela représente tout de même une réduction significative par rapport aux valeurs théoriques. Cependant, cela confirme que, au-delà de la théorie, il est essentiel de bien viser et de maîtriser parfaitement son arme pour placer le projectile au bon endroit...