- Juan Ignacio Zoido (Espagne), député européen : « les chiffres sont plus puissants que les récits. Je voudrais en souligner un, pour confirmer que les loups constituent effectivement un problème croissant : chaque année, ces prédateurs tuent des dizaines de milliers de têtes de bétail. Le contrôle des populations de loups est essentiel pour faciliter la vie des personnes concernées ».

- Herbert Dorfmann (Italie) député européen : « La directive européenne sur les habitats de 1992 a atteint son objectif à une époque où une protection stricte était nécessaire. Aujourd’hui, la situation est différente et nous devons adapter la loi à la nouvelle normalité. Ajuster la législation ne signifie pas que les loups cesseront leur comportement naturel de chasse. Ils continueront à attaquer les proies les plus faciles disponibles. Mais cela donne une plus grande marge de manœuvre dans les zones où les loups se développent rapidement et, surtout, cela rétablit la sécurité juridique. La mise en œuvre des plans de gestion doit être assurée par des mesures politiques et non pas par l'arbitraire judiciaire ».

- Thomas Waitz (Autriche), député européen : « Le loup est là pour rester. Il est vital pour notre biodiversité et nos forêts. Même avec un statut de protection inférieur, les loups resteront une partie de notre écosystème. La mise en œuvre de mesures de prévention des dommages causés au bétail est la seule solution envisageable pour les agriculteurs. Au lieu de céder au populisme, nous devrions travailler sur des solutions pour aider les agriculteurs à s'adapter à une coexistence pacifique ».

- Humberto Delgado Rosa, directeur de la biodiversité à la DG Environnement de la Commission européenne : « La proposition de la Commission visant à mettre à jour le statut de protection du loup dans la Convention de Berne est actuellement examinée par les États membres. Quel que soit son résultat, les autorités des États membres devraient utiliser au mieux tous les outils et opportunités de financement pertinents, déjà disponibles dans le cadre de la législation en vigueur, pour réduire les conflits et améliorer la coexistence. La Commission continuera à promouvoir les bonnes pratiques et à encourager l'implication de toutes les parties prenantes concernées dans la recherche et la mise en œuvre de solutions de coexistence appropriées, conformément à notre législation et à nos objectifs politiques communs ».

- John Linnell, scientifique principal à l'Institut norvégien de recherche sur la nature : « Nous sommes clairement à la croisée des chemins en ce qui concerne l'avenir de la gestion du loup en Europe. Les dernières décennies ont vu une reconstitution spectaculaire de leurs populations. D’une part, il s’agit d’un succès spectaculaire en matière de conservation, mais il ne fait aucun doute que cela représente également des défis importants pour de nombreuses communautés rurales. Nous n’en sommes plus au stade où nous sauvons les loups de l’extinction. Il nous faut désormais apprendre à définir cette réussite et à vivre avec. Nous devons trouver une relation durable avec ces voisins parfois difficiles. C’est un territoire inexploré. Il n'y a pas de solutions faciles, mais il est important que nous abordions ce processus en utilisant tout ce que nous avons appris sur l'utilisation de données scientifiques solides et de processus transparents et inclusifs ».

- Luis Suarez, coordinateur de la conservation au WWF Espagne et membre de l'Initiative des grands carnivores pour l'Europe : « Les loups, comme les autres grands carnivores, sont des prédateurs et se situent au sommet de la pyramide trophique de l'écosystème, jouant un rôle vital dans le maintien de l'écosystème. L’équilibre des écosystèmes et une biodiversité saine. Nous devons nous concentrer pour tirer parti de ces avantages et soutenir activement ceux qui cohabitent avec eux. Les régimes de financement actuels offrent de nombreuses possibilités de coexistence qui devraient être pleinement explorées et mises en œuvre par les États membres. Mais il est également temps de travailler plus étroitement avec la communauté locale et les éleveurs extensifs pour mettre en évidence leurs véritables problèmes et chercher des solutions dans la nouvelle PAC. Il est temps d'apporter un soutien supplémentaire à ceux qui vivent réellement en équilibre avec la nature, contribuent à sa conservation et apportent des bénéfices à la société ».

- Niall Curley, conseiller politique à la COPA COGECA : « Les agriculteurs accueillent favorablement les mesures de conservation de la biodiversité à condition qu'elles aient des effets positifs évidents à la fois sur la nature et sur l'agriculture. L'étude publiée en même temps que la proposition indique qu'il y aurait désormais plus de 20 000 loups dans l'UE en 2023, contre 11 193 en 2012. Avec une population aussi incontrôlée dans l'UE, plus de 70 000 têtes de bétail sont tuées chaque année... Quand les attaques augmentent de mois en mois et d’année en année... il est crucial que les États membres aient la possibilité de mettre en place des plans de gestion des populations de loups... ».