Au Salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux agriculteurs « dans trois semaines ». Ce délai écoulé, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a donc fait savoir que la réunion prévue le mardi 19 mars à l’Élysée avait été reportée par l’exécutif car «  les conditions pour sortir de la crise agricole n’étaient pas réunies ». Emmanuel Macron renonçait à recevoir les représentants syndicaux avant que la crise ne soit réglée. « Les choses ont pris plus de temps » justifiait, le dimanche 17 mars, une source ministérielle, précisant que cette réunion à l'Elysée avait surtout pour but de « bâtir la stratégie nationale et européenne avec également les inter-professions et les filières ». Cela n’a pas empêché Arnaud Rousseau de rencontrer le Premier ministre, Gabriel Attal, pour lui présenter ses priorités afin de sortir de la crise agricole. Cinq « blocs » ont été abordés :

- l’élevage, avec une mise en route jugée poussive du plan élevage annoncé,

- les moyens de production, notamment le stockage de l’eau et l’usage des pesticides,

- la compétitivité », avec des mesures fiscales réclamées pour les éleveurs,

- les mesures de trésorerie : prêts bonifiés et accompagnement pour les entreprises nécessitant une restructuration,

- la dignité du métier, avec une clarification attendue sur les retraites agricoles.

Le terrain ne peut plus attendre a redit le patron de la FNSEA. Quant au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, il ira clôturer, le 28 mars prochain, le congrès du premier syndicat agricole français, signe évident que les négociations sont sur la bonne voie. 

Du côté de l'OFB, qui avait été la cible de nombreuses protestations, la FNSEA avait demandé son désarmement au gouvernement, lors des contrôles opérés dans les exploitations. C'est par un refus catégorique qu'a répondu Olivier Thibaut, directeur de l'OFB, qui a précisé : « Pour nous, c'est une ligne rouge. La police de l'environnement, c'est une police qui doit avoir les moyens de faire respecter ses missions. Nos agents sont régulièrement en situation de vrai risque », rappelant les 85 agents tués dans l'exercice de leurs fonctions.