C’est une évidence, le faisan, avec la perdrix et le lapin, est, lui aussi, l’avenir des chasseurs en plaine, au bois et au marais, car il s’adapte facilement à tous les biotopes, pourvu qu’on le respecte et qu’on limite ses prédateurs. Espèce vivant en lisière, le faisan aime les espaces variés et la végétation à étages : alternance de champs, bosquets, haies, marais, peupleraies, petits bois ouverts de feuillus. Pour cet animal erratique, la gestion doit s’effectuer sur une zone conséquente, de l’ordre de 1 000 à 1 500 hectares, adaptés à l’espèce, c’est-à-dire comporter des parties boisées, des cultures et des friches. Généralement, plus le biotope est diversifié, plus il pourra accueillir d’oiseaux. Pour avoir les meilleures chances de succès, il faut construire des volières d’une surface minimale de 100 m² et grillagées jusqu’à 3 mètres de hauteur. Au sol, le grillage sera enterré sur 30 cm avec retour de 30 cm vers l’extérieur, et au sommet, rabattu sur 40 cm à 90 ° également vers l’extérieur. Chaque volière pourra ainsi accueillir une trentaine d’oiseaux (3 m² par tête). Avant de construire, il faut obtenir l’accord du ou des propriétaires concernés par la mise en place de ces structures qui auront une vie d’une dizaine d’années. Des faisandeaux, âgés de 8 à 12 semaines seront placés et laissés dans la volière pendant 10 à 15 jours. Ensuite ils seront lâchés sauf 1 coq et 3 poules qui resteront dans l’enclos afin de favoriser le cantonnement des sujets libérés. Il ne faut pas lancer d’opération de repeuplement sans avoir auparavant régulé les prédateurs, et la réglementation étant complexe, le mieux est de s’assurer les services d’un piégeur agréé. Ne perdez pas de vue que les jeunes oiseaux issus d’élevage n’ont aucune expérience de la vie sauvage et des menaces permanentes auxquelles ils seront confrontés. Si les abords de la volière doivent être aménagés, tout le territoire doit l’être également car les faisans sont erratiques et se dispersent facilement, mais restent cependant toujours à proximité de points d’eau. En conséquence, il faudra disposer un réseau d’agrainoirs, de tôles abri, voire de points d’eau si nécessaire sur l’ensemble du territoire. Après deux ou trois années d’efforts, la réussite sera au rendez-vous si vous apercevez régulièrement des oiseaux. Quant à la chasse, elle n’interviendra que quand vous aurez décidé que la population d'oiseaux permet d’en prélever un certain nombre, et seulement à partir de ce moment-là vous commencerez à en faire la gestion…

 

 

Quelques recommandations :

- Disposez des agrainoirs alimentés toute l’année et utilisez du blé.

- Créez des points d’eau complémentaires si vous jugez que les sources ou cours d’eau naturels sont trop éloignés.

- Maintenez une pression suffisante en matière de régulation des ESOD.

- Mettez en place des cultures à petit gibier au couvert généreux, des jachères et/ou des bandes enherbées.

Très rapidement, un suivi des populations s’imposera et nécessitera des comptages des coqs chanteurs au printemps, avec observation des assemblages et des échantillonnages en été après moisson (nombre de jeunes par poule). Cela vous permettra, quand le moment sera venu et en début de saison, de calculer les prélèvements sans mettre en péril les efforts effectués.