Ce qui a failli être un drame s'est passé mardi dernier, et a été relaté par le journal El Correo. Les éleveurs asturiens de « reciella » (petits troupeaux de chèvres ou de moutons) préviennent depuis longtemps que le loup sera source de problèmes et pourrait s’attaquer à bien plus que leurs animaux. Mardi dernier, à Santianes de Ola (Cangas de Onís), deux canidés leur ont donné raison, et causé la peur de sa vie au jeune éleveur, Enrique Huerta García. En soirée, et comme chaque jour, après les tâches de l'Institut et celles de l'élevage dans lequel il aide ses parents, Marián García et Vicente Huerta, Enrique s'est dirigé vers les pentes abruptes du versant sud de la sierra de Santianes jusqu'à l'endroit où paissent leurs chèvres. En approchant de ses animaux, il a remarqué que quelque chose de grave se passait. Les chèvres ne paissaient pas et s'étaient éloignés de leur emplacement habituel. C’est à ce moment qu’il remarqua la présence de deux loups qui s’attaquaient à une chèvre. Sa première réaction fut de la défendre, mais aussitôt les loups, au lieu de fuir, se sont précipités vers lui. Il tenta bien de les repousser en criant et en donnant des coups de bâton, mais face à l'attaque, il dévala la pente à toute vitesse, à la recherche d’un abri. Il l’a trouvé dans un arbre dans lequel il a pu grimper, les deux loups sur les talons. Les fauves déchainés persistèrent dans l'attaque jusqu’à ce que, alertés par les appels de l’adolescent, son père et deux voisins viennent à son secours pendant que sa mère appelait la Garde civile… qui a simplement répondu : « Nous ne pouvons rien faire, car le loup est une espèce protégée. Nous sommes désolés ». Enrique est resté dans son arbre plus d’un quart d’heure, au dessus des gueules agressives des deux loups, qui ont fini par abandonner la partie sans attendre que le père et les voisins atteignent la zone. Quant à la mère d’Enrique, outrée de la réponse des gardes, elle leur a lancé au téléphone : « La vie de mon fils vaut elle moins que celle d'un loup meurtrier ? ». C’est une première alerte aussi grave en Espagne, mais sans doute pas la dernière tant ces prédateurs s’enhardissent…