Les chiffres sont effrayants : selon Kees Balde, auteur principal du rapport « Global E-waste Monitor », le monde a généré, pour l’année 2022, un peu plus de 62 millions de tonnes de déchets électroniques. Cela inclut de nombreux petits objets du quotidien, qui vont de la cigarette électronique aux écrans d’ordinateurs et de télévision, en passant par les tablettes, les téléphones portables, les appareils électroménagers, les piles et autres batteries. Premier problème : c’est que moins d’un quart de cette masse a été recyclé, entraînant des pollutions de métaux lourds, de plastiques et de produits chimiques toxiques. Quant aux autres « déchets » non gérés, ils sont composés de 45 000 tonnes de plastiques nocifs et 58 tonnes de mercure, dispersés dans l’environnement. Deuxième problème : « une grande partie de ces déchets électroniques proviennent des pays riches, mais sont expédiés vers les pays plus pauvres, déguisés en biens d’occasion, qui en réalité ne fonctionnent plus. Or, c’est dans les pays en développement que le traitement de ces déchets est le plus déficient, puisque moins de 1% d’entre eux sont recyclés correctement en Afrique, souvent dans des environnements informels sans équipement approprié, où les travailleurs sont exposés à des substances dangereuses » pointe le rapport qui ajoute : « le fléau des déchets électroniques ne fera que s’aggraver à mesure que la demande de nouvelles technologies, notamment les panneaux solaires et les véhicules électriques, dépassera la capacité de recyclage… ». Selon l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Union internationale des télécommunications (UIT), autre agence des Nations Unies, chaque personne sur Terre génère en moyenne 7,8 kilogrammes de déchets électroniques par an, dont la valeur globale annuelle est estimée à… 91 milliards de dollars.