Pour répondre simplement à ce problème complexe, il n’est pas inutile de revenir, même brièvement, à quelques définitions empruntées à la mécanique classique. Ainsi, la puissance fournie par la force propulsive des gaz de combustion, qui agit sur un projectile, représente l’énergie développée par unité de temps. On sait aussi que cette puissance est égale au produit de la force par la vitesse « V » du projectile. Or, le mouvement se caractérise principalement par son accélération, qui n’est autre que le rapport de la force par sa masse « m ». Donc, l’énergie cinétique élémentaire se traduit par la relation suivante : dEc = mVdV. Physiquement, le terme « mV » mérite le nom de quantité de mouvement ou impulsion. De cette expression, on en déduit la formule souvent citée de l’énergie cinétique : Ec = ½mV2 qui s’exprime en joules (J). Énergie et quantité de mouvement sont donc étroitement mêlées, comme l’espace et le temps, l’énergie cinétique étant le pouvoir vulnérant du projectile. Pour le chasseur, le recul est l’un des effets de la quantité de mouvement dû au principe de l’action et de la réaction. Voyons maintenant comment calculer rapidement la vitesse et l’énergie de recul. Par exemple, prenons un fusil de chasse pesant 3 kilogrammes (kg). La munition choisie comprend une charge de poudre de 1,9 gramme (g) et un projectile de 36 grammes. La vitesse initiale du projectile est estimée à 420 mètres/seconde (m/s). Il est bien évident que la masse des gaz de combustion est égale à la masse de la charge propulsive. Obéissant à la loi de la conservation de la quantité de mouvement, l’arme et le projectile étant initialement au repos, les calculs montrent que le rapport des vitesses est égal au rapport inverse des masses. D’où, quand la balle sort du canon, la vitesse de recul de l’arme devient : (36 ´ 420 + 1,9 ´ 1200)/3000 soit ici un peu moins de 6 m/s, ce qui correspond à une énergie de recul de 53 J environ, et cela commence à pousser très fort. N’oubliez pas que les fusils de chasse et les carabines sont rarement axisymétriques. Il en résulte un couple tendant à faire basculer l’arme, pointe en haut. Le recul peut alors occasionner le dérèglement initial de l’arme, étant donné que la direction prise par le projectile découle évidemment de celle du canon au moment de sa sortie. De ce fait, il faudra tenir compte de cette inclinaison supplémentaire de l’arme au moment de tirer. On a donc intérêt à ce que la force de recul soit la plus faible possible en tenant fermement l’arme.