Le berger examinait maintenant les petites plumes que Chandon avait arrachées à la base des rémiges des voyageuses. Il en éprouvait la souplesse, et son Å“il en mesurait l'extrême finesse. L'homme attirait et retenait l'attention. Nul, mieux que lui, ne traitait les maladies par les « simples », ou remettait en place un membre luxé. Il n'avait pas son pareil pour prédire le temps ni pour enrayer une épidémie frappant le troupeau avec lequel il vivait, loin des hommes. Pour toute distraction, il taillait dans le tilleul des sujets figurant des animaux sauvages, ou des personnages empruntés à la Bible. Il peignait ensuite ces véritables miniatures en teintes surprenantes de délicatesse, grâce à des colorants dont il avait le secret, employant en guise de pinceau, la plume particulière que porte la bécasse à l'extrémité de chacune de ses ailes. Parfois, il se plongeait dans la lecture d'antiques traités d'alchimie et de livres sacrés, parchemins jaunis, transmis fidèlement de génération en génération, et qui ne le quittaient jamais. Il n'en fallait pas davantage pour que la plupart des gens, ignorant le nom du berger, l'ait surnommé « Le Magicien ». 

Chandon, le garde

Plus d'un homme disait gravement de lui qu'il « savait toutes choses » et il n'était pas une femme au village, qui, la nuit venue, apercevant le feu clignotant de sa lanterne, ne se signât pieusement pour conjurer le mauvais sort. Chacun se souvenait de la fin troublante du fermier de la Petite-Combe, qui avait un jour levé la main sur lui, et qui était mort dans l'année même, selon la prédiction du berger, d'une maladie de langueur à laquelle les médecins n'avaient rien compris. Chandon, enfant du pays, comme le Magicien, né dans une maison forestière de la Grande-Combe, était la seule personne au monde qui eût trouvé grâce devant la misanthropie du berger. Sans doute, devait-il cette faveur à l'affinité de leurs goûts, et à la similitude de leurs vies. Les deux hommes, assis côte à côte, regardaient devant eux, sans mot dire. Taciturnes l'un comme l'autre, ils n'éprouvaient aucun malaise à observer d'interminables silences. « Allons, dit tout à coup le garde, en se levant, je vais avoir du brouillard pour redescendre ». Puis, avec hésitation, il ajouta, dans le dessein d'obtenir le renseignement désiré : « Au moins, il n'y aura pas ce soir de coups de fusil comme par le clair de lune de la semaine dernière ! Je crois que c'était du côté des Roches-Noires. Sûrement encore la Braise et ses gens de la ville ». Le Magicien semblait ne pas avoir entendu et ce n'est qu'après un bon moment qu'il répondit : « L'écho a dû te tromper, c'est plutôt au Val-d'Enfer qu'on a tiré Â». Chandon eut un geste de lassitude et de découragement. Il en était ainsi, chaque fois qu'il était question de la Braise. Le berger en savait long sur « toutes choses », mais le garde se heurtait, lui aussi, à son mutisme obstiné, parvenant à grand peine à l'en faire quelque peu sortir. Ils se serrèrent la main et le garde reprit la route de la forêt. 

Le braconnier

Grandvillain, dit La Braise, à l'âge où il aurait dû fréquenter l'école, menait déjà la rude vie des bûcherons. Il avait grandi en pleine Combe et s'était fait charbonnier, ne quittant ses meules fumantes que quelques heures par-ci par-là, pour aller au village voir femme et enfants. Il avait emprunté toutes les routes forestières, et connaissait à fond le réseau serré des layons. Au rythme régulier des coupes, il était parvenu à identifier les arbres eux-mêmes. Il savait combien de bornes jalonnaient une ligne, où s'amorçaient talus et fossés. Tour à tour et au gré des saisons, charbonnier, chasseur de vipères, ramasseur de champignons, cueilleur de muguet, Chandon le trouvait sans cesse sur ses pas. Le braconnage auquel il se livrait était d'autant plus redoutable qu'il s'était acoquiné avec des « gens de la ville ». Ce n'était plus alors le simple collet à chevreuil ou à sanglier, le coup de feu isolé sur un lièvre des bordures, mais la lanterne, dont on aveugle les biches dans les jeunes taillis. Certaines fois, quand Chandon croisait La Braise, le pas mal assuré, la figure couperosée, les yeux brillants, monologuant, il savait d'où il revenait, les poches pleines de billets de banque reçus en échange de gigues et de cuissots livrés dans les hostelleries en vogue du voisinage, où, par surcroît, on « arrosait » généreusement le braconnier.

 

Un conflit permanent

Surpris à plusieurs reprises en flagrant délit, il avait bénéficié de l'indulgence native du garde, contre la promesse de se tenir tranquille. Mais la récidive n'avait guère tardé, et il avait fini par échouer sur les bancs de la correctionnelle. L'amende payée, et combien facilement, il braconnait à nouveau. Aussi, les ponts étaient-ils définitivement coupés entre Chandon et lui. La guerre était maintenant franchement déclarée et se déroulait au grand jour. Le garde ressassait toutes ces choses, ce soir-là... Il ne pouvait imaginer, que le dénouement était proche, et surtout de quelle façon à la fois étrange et tragique, il se produirait ! Il arrivait maintenant à une coupe, dont l'exploitation commencerait incessamment. La cabane de La Braise, faite de planches mal équarries et couverte de tôles gondolées et rouillées y était déjà installée. Aucune lumière ne filtrait, le charbonnier rôdait sûrement encore dans les parages, en quête d'un coup à faire. Depuis une semaine, le temps était pluvieux. On pouvait suivre aisément, sur la terre amollie, les randonnées des grands animaux, dont les coulées s'enfonçaient dans les ronciers aux feuilles rougeoyantes et les taillis jaunissants. La Braise y tendait, avec une même dextérité, une légère « cravate » à chevreuil ou un collet d'acier, à la fois souple et résistant, dans lequel se prendrait une bête rousse ou un ragot. Le lendemain, il serait levé avant le jour pour se rendre sur place. A peine ferait-il clair que la bête serait dépecée, la tripaille et les bas morceaux abandonnés. Seuls l'odeur de charogne et les vols suspects des rapaces décèleraient, plus tard seulement, à Chandon, le lieu du massacre. Dans la partie qui se jouait entre eux, les adversaires étaient d'égale force. Tous deux avaient de la forêt cette connaissance profonde. Ils s'épiaient avec les mêmes ruses, éventaient, avec autant de flair les pièges qu'ils se tendaient réciproquement. Le perpétuel état d'alerte dans lequel ils vivaient avait cependant fini par ébranler leurs nerfs, et à provoquer chez l'un comme chez l'autre, une exaspération qui allait croissant. On était en décembre. L'hiver s'annonçait comme devant être précoce et rigoureux, la neige tombait déjà avec une morne régularité et après la période d'immobilité qui suit les premières chutes, le grand gibier voyageait, venu des grandes forêts de l'Est, de Châtillon, de la Chaume et d'Arc. Des hardes de cerfs et de biches, des compagnies de sangliers émigraient vers les combes bien abritées, où la glandée était copieuse. L'activité de La Braise s'en trouvait décuplée, en dépit de la surveillance accrue du garde. Malgré le froid, Chandon ne quitta pas, de trois jours et de trois nuits, un poste d'où il ne perdait pas de vue le braconnier qui charbonnait. Celui-ci, flairant le danger, de trois jours et de trois nuits, ne s'écarta pas de la coupe.

 

La douce tiédeur du sang

Quarante-huit heures ne s'étaient pas écoulées, cependant, qu'à proximité d'un layon, le garde découvrait les tripailles toutes fraîches d'un ragot. Alors, il en perdit le boire, le manger et même le sommeil. De temps en temps, il rendait visite au Magicien, qu'il trouvait calfeutré dans la bergerie. Il lui donnait des nouvelles du monde extérieur, mais, invariablement, la conversation revenait sur La Braise. Imperturbable et silencieux, le berger écoutait Chandon dévider son long monologue, émaillé d'éclats de colère, de menaces et d'expressions de découragement. Il ne s'était départi de son mutisme qu'un jour où le garde, fallait-il qu'il fût à bout pour en être arrivé là, lui avait annoncé son intention de quitter sa place. Alors, il avait tiré d'un sachet quelques racines séchées et les lui avait montrées : « La patience est amère, mais ses fruits sont doux… ». Ces paroles l'avaient laissé rêveur, car il n'en saisissait pas le sens. L'hiver s'écoula. Aux premiers jours du printemps, le troupeau avait regagné les friches ensoleillées du plateau, que balayaient de brèves et rares giboulées. La migration des grands animaux était terminée, les solitaires s'étaient retirés au plus profond des bois, les laies ne quittaient plus le cantonnement où elles mettraient bas dans quelques semaines et seuls, les bêtes de compagnie et quelques ragots demeuraient sur pied. Les biches étaient à la reposée, dans les futaies claires, tandis que les cerfs cachaient, honteux, sous les halliers, leur tête découronnée. Chandon prenait régulièrement le chemin du plateau. Le berger et lui passaient des heures entières dans la contemplation muette de la Combe qui commençait à reverdir et d'où s'élevait, au-dessus des cimes légères et droites, la fumée bleue des meules qui se consumaient doucement. C'est au cours d'une de ces nuits de mars où les nuages, rapides et disloqués, courent dans le ciel, éclipsant, par intermittences la lune claire et froide, qu'eut lieu le coup « de lanterne ». Le garde, qui veillait, surgit dans l’allée forestière au moment où La Braise s’apprêtait à dépecer une biche. Mais, à sa sommation, une détonation avait sèchement répondu. Il ressentit au bras gauche comme un coup de fouet cinglant, auquel succéda une sensation de brûlure. Instinctivement, il s'était rejeté en arrière dans l'obscurité du taillis. Il sentait maintenant la douce tiédeur du sang imbibant lentement sa manche. La blessure était heureusement sans gravité, la balle ayant provoqué une plaie en séton et l'attentat ne s'ébruita pas. Comme Chandon en faisait, peu après, le récit au Magicien, il vit le regard de celui-ci se durcir peu à peu. Il apparaissait que, prenant enfin un parti, qu'il hésitait jusqu'alors à suivre, il ne cherchait même pas à maîtriser son indignation et il ne le laissa pas achever pour déclarer d'une voix sourde : « Il est dit dans les Ecritures : l’homme inique qui chasse, un lac l'enveloppera et le juste louera le Seigneur et s'en réjouira... ». Quand les deux hommes se quittèrent, l'un d'eux avait promis à l'autre de lui apporter d'étranges choses…

 

Le destin est inexorable

Les jours qui suivirent, le garde devait les vivre comme un véritable automate, à demi conscient, dans une ambiance de mystère, de plus en plus prenante. Il avait la sensation indéfinissable d'être oppressé par une lourde atmosphère d’orage, dont la menace se précisait. Il attendait, les nerfs tendus à en souffrir, le coup de tonnerre qui ramènerait l'équilibre et le calme dans son cerveau désemparé. Pour cela, il devait, sans en connaître le but, satisfaire aux exigences du berger. Profitant un soir d'une absence de La Braise, il força la porte de sa cabane et s’y livra à de curieuses recherches. Puis, il gagna le plateau, une musette en bandoulière. « Voilà, dit-il, en la déposant aux pieds du berger, tout y est ». Et il repartit sans ajouter un mot. Cette nuit-là, la lanterne de la roulotte ne s'éteignit pas...

Chandon regardait des boutis, tout frais, en bordure des bois, quand il vit s'approcher le berger, dont le troupeau pâturait plus loin, sous l'Å“il des chiens. « Les rentrées sont en face du gros hêtre, dit le Magicien, tu dois avoir des bêtes de compagnie et trois ragots séparés. Viens voir ça… ». Ils suivirent les lisières et s'arrêtèrent près de l'arbre, dont le tronc était maculé de boue blanchâtre et encore liquide. « Il y en a un qui s'est gratté là, déclara le garde. Un des ragots… A en juger par son pied, il serait près d'être tiers-an ». Puis, s'étant baissé, il se releva brusquement : « Mais, il est pigache,  ma parole » s'exclama-t-il… En effet, une des deux pinces, dont l'empreinte se dessinait profondément dans la terre, était nettement plus longue que l'autre. « Il est pigache, répéta le berger, et voici de son poil ». Ce disant, il retirait, des plaques de craie collées au tronc du hêtre, des touffes de soies, raides et noires. Alors, tournant brusquement les talons, comme s'il avait trouvé subitement ce qu'il voulait : « Je rentre à la roulotte, dit-il. Je peux, maintenant, terminer mon travail ». Mais, il parut se raviser et revint vers Chandon : « A propos, les meules de la coupe sont-elles éteintes ? » demanda-t-il. « La Braise doit les découvrir à la fin de la semaine et regagner le village », répondit le garde. « Trop tard, marmonna le Magicien, entre les dents. Je t'attends demain soir ». Le lendemain, au déclin du jour, Chandon arrivait au rendez-vous. Le berger était déjà retiré dans sa roulotte, dont la porte, restée ouverte, découpait dans l'ombre envahissante, un rectangle de lumière. Le garde y pénétra. Elle était tout juste assez vaste pour permettre à deux hommes de s'y tenir assis. A peine avait-il pris place que le Magicien, plus impénétrable que jamais, lui désignait du doigt une planchette, fixée à la cloison et vers laquelle le garde leva aussitôt un regard inquiet. Ses yeux clignotèrent d'abord, puis s'ouvrirent démesurément, exorbités, tandis que sa respiration se faisait courte et qu'un tremblement convulsif le secouait, peu à peu, de la tête aux pieds. Il ne pouvait plus, maintenant, détourner son regard de ces modelages de cire vierge, de cet homme, réplique réduite, mais combien ressemblante, de La Braise, avec l'accoutrement habituel du charbonnier, ses longues moustaches, sa chevelure hirsute, ses yeux finement dessinés et de ce sanglier, au pied droit avant pigache, le poil hérissé, la queue tirebouchonnée, le boutoir puissant flanqué de défenses effilées et tranchantes qui s'enfonçaient profondément en un mouvement impétueux, dans le corps arc-bouté du braconnier. Chandon entendit s'élever, comme dans un rêve, la voix du berger : « La bête te vengera avant le lever du soleil. Le Destin est inexorable à qui veut le forcer… ». Alors, il acquit la certitude que la fin de cette lutte implacable engagée entre La Braise et lui était imminente. Et il comprit que le Magicien tenait, maintenant, entre ses mains le sort du braconnier. Le Magicien à qui il avait aveuglément obéi, allant jusqu'à sacrifier deux ruches, vidées de leurs gâteaux de cire et à pénétrer comme un voleur dans la cabane du charbonnier, pour s'y procurer un lambeau d'étoffe arraché à une de ses défroques et des mèches de cheveux retirées d'un peigne crasseux, horribles accessoires qui devaient permettre cette impressionnante et diabolique préfiguration.

 

« Pitié pour lui… »

La nuit était venue. La forêt, pour la première fois, lui faisait peur. Jamais il ne pourrait redescendre dans l'ombre. Il resta, mais il ne put trouver le sommeil. Il tressaillait au moindre bruit, quand les chiens tiraient sur leurs chaînes ou qu'un mouton heurtait les claies. Il était cependant parvenu à somnoler, quand, à l'heure où les premières lueurs de l'aube pénétrèrent dans la roulotte par l'unique et minuscule fenêtre, il se réveilla en sursaut. Ses yeux se portèrent instinctivement vers la planchette, sur laquelle les formes et les contours des horrifiants mannequins commençaient à se dégager de l'ombre et à se préciser. Et, en proie à une soudaine angoisse, il jeta un cri inhumain : « Pitié pour lui ! Â». La réponse lui parvint, rapide, comme un écho : « Trop tard ! ». A cet instant précis, en effet, le destin de La Braise s'accomplissait, inexorable, selon la prédiction du Magicien. Le charbonnier avait quitté sa cabane, quand il faisait encore nuit noire et se dirigeait vers la Mare aux Brocards. Il y parvenait au petit jour, alors que les choses revêtaient une teinte uniformément grise et confuse. Sans hésiter, il prit un layon et pénétra bientôt plus avant, dans un massif d'épines et de ronciers. On n'y voyait qu'à quelques mètres, mais il perçut de loin un grognement sourd et un éclair de joie illumina un instant son regard. Il se trouvait maintenant près d'un souillard où aboutissait une étroite coulée. Le sol était saccagé, mais le collet avait tenu bon. La bête, en trottant, s'y était ceinturée, à mi-corps, et, sous ses efforts et ses bonds, le filin d'acier, après s'être enroulé autour du baliveau d'attache, la maintenait immobilisée au pied de celui-ci, creusant dans la peau un profond sillon. Avec précautions, La Braise s'approcha plus près. Le sanglier, ramassé sur lui-même, râlait bruyamment, le groin au sol, semblait fixer de ses petits yeux injectés de sang le revolver que le charbonnier tenait d'une main, pour lui donner le coup de grâce, tandis que, de l'autre, il se frayait avec peine un passage entre les talles hautes et serrées. Ce fut foudroyant ! Comme un ressort qui se détend, le sanglier avait brusquement viré autour de l'arbre, déroulant à fond le collet, et avant que le braconnier, les jambes entravées, ait eu le temps d'amorcer un mouvement de recul, elle l'avait chargé à plein boutoir. En vain, au cours de ce monstrueux corps- à-corps, lui déchargeait-il dans les flancs les six balles de son arme. Il n'y avait plus, maintenant, face à face, qu'un homme terrassé, impuissant à maîtriser le flot de sang qui lui sortait, à gros bouillons de la cuisse et une bête transpercée de part en part, elle aussi à l'agonie…

 

Il constata, sans surprise, qu’il était…

Ce n'est que quelques jours plus tard qu'on commença à s'inquiéter de la disparition de La Braise. Depuis l'atroce nuit, passée dans la roulotte du berger, Chandon se sentait soulagé d'un poids immense. Il était maintenant persuadé que le braconnier était mort, mais cette pensée ne provoquait en lui aucun trouble, aucun regret. N'étaient-ce pas des forces inconnues et supérieures qui, surgies, à l'appel du Magicien, d'un domaine interdit au commun des mortels et sous l'impulsion du berger, avaient tissé la trame des événements ? Aussi, n'éprouva-t-il aucune gêne à participer aux recherches entreprises par la gendarmerie et que guidèrent inconsciemment, mais sûrement, les oiseaux de proie qui s'obstinaient à survoler la Mare aux Brocards. Quand eut lieu la sinistre découverte, la reconstitution du drame se fit d'elle-même. Au surplus, l'autopsie devait établir que la mort du charbonnier était due à une hémorragie de l'artère fémorale. Les constatations d'usage terminées, le corps de La Braise emporté, Chandon demeura seul, en arrière, quelques instants. Ayant machinalement retourné le sanglier qui gisait sur le flanc : « Un beau tiers-an » murmura-t-il… Et ses yeux s'étant d'eux-mêmes portés sur le pied avant droit de la bête, il constata, sans surprise… qu'il était pigache.