Ainsi, tous les phénomènes physiques qui produisent du travail mettent en jeu de l'énergie. On sait qu'énergie et travail sont des grandeurs de même nature, et s'expriment avec la même unité, le joule (J), dans le système international. En réalité, il existe plusieurs formes d'énergie suivant la nature du phénomène qui produit le travail. Plus particulièrement, on distingue :

- l’énergie du mouvement de rotation, lorsque le projectile est tiré à partir d'un canon rayé, (presque toujours négligée, compte tenu de sa petitesse),

- l'énergie potentielle due au travail de la pesanteur (que l’on va ignorer également compte tenu du peu d’étendue en hauteur de la plupart des trajectoires),

- l'énergie de mouvement, qui est due au travail de la résistance de l'air,

- l'énergie de marche en avant d'un projectile (ou énergie de mouvement de translation), qui est une fonction de sa masse m et de sa vitesse V, selon la formule bien connue : Ec = 1/2mV2 . Elle est aussi égale au travail fourni quand elle disparaît, c'est-à-dire quand le projectile percute un obstacle…

 

Exemple  

Soit une balle de 210 gr (13,61 g) avec une vitesse à l'impact de 700 m/s. On calcule une énergie cinétique résiduelle égale à : Ec = 0,01361 x (700²/2) = 3334 J, si la masse s'exprime en kg et la vitesse en m/s. Comme il est admis qu’il faut une énergie minimale de 1000 J, à 100 m, pour nos espèces de grand gibier, et au moins 2500 J pour le cerf et le sanglier adulte, on voit que l'énergie cinétique de translation est une donnée importante quant au choix de la munition en fonction du gibier chassé. En effet, à l’impact, c'est le transfert de cette énergie entre la balle et l'organisme de l'animal qui produit le travail de destruction. L’important, pour le chasseur est donc de choisir la munition qui « tue le mieux », c’est-à-dire sans souffrances inutiles. La véritable puissance destructrice étant imputable au seul transfert d'énergie entre les projectiles en mouvement et les organes touchés, ce sont les projectiles à haute vitesse énergétique qui ont le pouvoir vulnérant le plus important. Comme en plus la vitesse de la balle décroît avec la distance, du fait du freinage atmosphérique, on comprend volontiers pourquoi il est nécessaire de choisir des munitions dont la force vive reste intacte le plus longtemps possible.