Quand un jeune chasseur débute, il passe en général les deux premières saisons dans son environnement proche. Puis, seulement après les dix-huit ans et permis de conduire en poche, les déplacements vont s’allonger, ajoutant un poste de dépense au budget. C’est à ce moment charnière que la plupart des carrières se confirment, ou disparaissent. C’est donc la classe d’âge à « chouchouter » encore un peu plus, avec éventuellement une aide au transport, mais surtout par le maintien de la gratuité de la carte, bien entendu sans pour autant mettre en péril les finances de l’association. Des FDC ont mis en place des « bourses aux territoires » et diffusent les offres d’adjudicataires, mais c’est là que l’aspect transport échappe quasiment à tous… Le covoiturage peut donc être une aide précieuse, d’autant plus qu’il est relativement facile à mettre en place avec les moyens de communication d’aujourd’hui. La suite se passera sur le terrain, déjà en amont de la saison pour mettre le nouvel arrivant à l’aise, lui présenter ses futurs partenaires et le fonctionnement de la société. Viendra ensuite la visite du territoire avec les précisions nécessaires concernant le gibier, ses remises préférées, les lignes de postes, les points d’eau, les règles de sécurité, le sens des traques et les travaux qui sont réalisés auxquels il peut participer… mais seulement s’il le souhaite. Jamais d’obligations donc, car tout doit se faire sous la règle du partage. Puis arrivera la saison de chasse, avec les contraintes de la chasse en battue. Il conviendra, dès le début, de jouer le jeu de l’égalité dans l’attribution des postes. Puis, il ne faudra pas oublier qu’au-delà d’une heure et demie, l’attention tombe et l’ennui prend sa place. Faites donc des battues supportables en temps, et ne laissez jamais un jeune isolé toute la journée, loin des bruits de la chasse. Celle du sanglier a cet avantage d’être sonore, mobile, envoutante. Il faut donc que, et quel que soit le résultat, votre jeune et nouveau partenaire se rende compte que tout est fait pour l’accueillir dans les meilleures conditions, et que l’ensemble des chasseurs de la société met tout en œuvre pour qu’il prenne plaisir à être là… Il ne faut pas hésiter à faire parrainer un jeune par un chasseur d’expérience, qui lui expliquera le vent, le sol, les coulées, les laissées, les endroits stratégiques. Cette pédagogie de terrain, la plus enrichissante par le partage des connaissances, est signe d’une confiance solidement établie.

 

A l’origine de la chasse…

L’homme, descendu de l'arbre protecteur, ne pouvait plus y retrouver refuge. Il devait donc, pour survivre, s’en créer d'autres. L'idée du courage pour combattre au lieu de fuir, la protection incessante de sa progéniture et de sa famille, ont totalement modifié son comportement. C'est probablement à ce moment-là que sont apparues les notions du « nous » pour désigner le groupe, l'assemblée de ceux qui se reconnaissent, et du « eux », c'est à dire tous les autres… Les souvenirs étaient grossis, les mythes prenaient forme, le conteur faisait preuve d'imagination, d'emphase, mais aussi d'abstraction conceptuelle. Le jeune mâle, futur chasseur probablement présenté aux anciens, devait satisfaire à un examen de passage pour être admis parmi les hommes, démontrer sa force, son courage, son savoir, ses aptitudes à s’intégrer au groupe, faire preuve de réflexion. L'esprit de famille impliquait aussi le sens du partage, et par là même, les rudiments de la solidarité. La morale naissait. L'instinct primaire de possession, l'esprit de clan, la défense animale du territoire (dont certains ne se sont pas encore libérés de nos jours), ont fait place, pour d'autres, à l'altruisme, à l'humanisme et à la générosité. Depuis, l'Homme oscille sans cesse entre grandeur et petitesse...