Formation à un métier d'avenir : armurier

Réformer le système d'indemnisation des dégâts causés par le grand gibier

Le sénateur Mathieu Darnaud (Ardèche - Les Républicains) a déposé une question écrite (n° 06865), publiée 27 novembre dernier. Il attire l'attention de Mme la ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature : « sur la nécessité de réformer le système d'indemnisation des dégâts causés par le grand gibier, notamment les sangliers. Dans de nombreuses communes rurales ardéchoises, la prolifération de ces animaux provoque des dommages importants aux cultures, aux voiries... et les agriculteurs comme les particuliers subissent des pertes ou des sinistres qui ne sont pas toujours couverts par le dispositif actuel. Depuis plusieurs décennies, les FDC assument seules la charge financière de l'indemnisation des dégâts agricoles provoqués par le grand gibier, conformément au dispositif instauré par la loi n° 2000-698 du 26 juillet 2000 relative à la chasse. Or, la situation a profondément évolué : la population de sangliers a connu une croissance exponentielle, passant de 35 000 animaux abattus en 1970 à près de 863 000 en 2023-2024. Parallèlement, les dégâts agricoles n'ont cessé d'augmenter, avec plus de 52 000 dossiers d'indemnisation enregistrés en 2020, contre 37 500 en 2015. Le coût global de ces indemnisations atteint désormais près de 90 à 100 millions d'euros par an, soit plus de 85 % du budget de certaines fédérations de chasse. Dans le même temps, le nombre de chasseurs, contributeurs principaux du dispositif, ne cesse de diminuer - en recul de 30 % en trente ans, avec une perte estimée à 25 000 chasseurs supplémentaires d'ici 2025. Cette évolution fragilise gravement l'équilibre économique et la pérennité du dispositif actuel. Face à un système arrivé à bout de souffle, les élus locaux, les agriculteurs et les chasseurs eux-mêmes appellent à une refonte du dispositif, afin d'y associer l'État et l'ensemble des acteurs concernés, pour garantir une gestion équilibrée et durable du grand gibier. Il souhaite donc savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour réviser le système d'indemnisation des dégâts de grand gibier et si l'État y contribuera en vue d'en assurer la pérennité financière ». Publiée dans le JO Sénat du 27/11/2025 - page 5832 et transmise au Ministère délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature.


Journée d'échanges techniques : évaluer la gestion des aires protégées

La journée technique consacrée au suivi-évaluation dans les aires protégées se tiendra demain, jeudi 4 décembre 2025, à l’auberge de jeunesse Yves Robert, dans le 18e arrondissement de Paris.  Destinée aux professionnels impliqués dans la gestion des espaces naturels (gestionnaires de sites, services instructeurs, bureaux d’études, membres de conseils scientifiques) elle s’inscrit dans le prolongement de la méthode d’élaboration des plans de gestion présentée dans le Cahier technique n°88. L’objectif est de renforcer une culture commune autour des systèmes de suivi, de partager les retours d’expérience de terrain et d’identifier des pistes de progrès collectives. La rencontre vise à approfondir quatre grands objectifs : - mieux comprendre et diffuser la logique des indicateurs pression-état-réponse ; - valoriser des démarches opérationnelles déjà mises en place sur différents territoires ; - repérer les ressources, outils et partenariats mobilisables ; - et enfin, recueillir les besoins, attentes et difficultés rencontrées par les gestionnaires pour structurer de futures actions communes. Accessible à la fois aux professionnels expérimentés et aux nouveaux arrivants, la journée se veut un moment d’apprentissage mutuel, de découverte de méthodes concrètes et de construction d’un langage partagé autour du suivi et de l’évaluation. Témoignages, présentations méthodologiques, ateliers pratiques, posters ou stands thématiques sont possibles. Les contributions pourront traiter de la définition d’indicateurs et d’états de référence, de l’exploitation de dispositifs existants à l’échelle locale ou nationale, de la mise en œuvre du suivi (collecte de données, tableaux de bord, organisation interne), ainsi que de l’interprétation des résultats pour appuyer les décisions de gestion sur tous types d’enjeux (naturels, paysagers, socio-économiques, culturels ou territoriaux) et concerner un site unique ou plusieurs sites.


Espèce menacée : l’okapi obtient le niveau de protection internationale le plus élevé

Les Parties à la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES) ont adopté, lundi dernier, l’inscription de l’okapi (Okapia johnstoni) à l’Annexe I, le niveau de protection le plus strict. Cette classification interdit désormais tout commerce international de l’animal, de ses parties ou de ses dérivés. Endémique de la République démocratique du Congo (RDC), l’okapi bénéficiait déjà d’une protection intégrale dans la législation nationale, mais la pression sur l’espèce nécessitait une réponse internationale plus ferme. L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et la Wildlife Conservation Society (WCS) ont salué la décision. Les deux institutions rappellent que l’aire de répartition de l’okapi se réduit dangereusement sous l’effet combiné du braconnage, de la perte d’habitat, des activités minières illégales et du commerce clandestin. Susan Lieberman, vice-présidente de WCS chargée des politiques internationales, a qualifié l’inscription de « moment critique » pour la sauvegarde de l’un des mammifères les plus emblématiques et les plus menacés de la planète. De son côté, Jean-Paul Kibambe, directeur de WCS-RDC, estime que cette décision envoie « un message fort de soutien » aux autorités de conservation et aux communautés locales qui vivent au contact de l’espèce. L’okapi connaît effectivement un déclin marqué, particulièrement dans les forêts du nord-est de la RDC. Pour Yves Milan Ngangay, directeur général de l’ICCN, la protection accrue ne concerne pas uniquement une espèce : elle touche aussi un symbole culturel profondément ancré chez les peuples de la forêt de l’Ituri. Il rappelle que des actions urgentes ont déjà été lancées pour renforcer la gestion des aires protégées et coordonner les interventions transnationales face aux réseaux de braconnage. Les principales populations subsistent aujourd’hui dans la Réserve de faune à okapis, un site de 13 726 km² classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et cogéré par l’ICCN et WCS, ainsi que dans le parc national de la Lomami, le parc national de Maiko et plusieurs forêts communautaires.


Trois chercheurs d’unités CNRS Écologie & Environnement récompensés par l’Académie des sciences

Comme chaque année, l’Académie des sciences remet près de 80 prix couvrant l’ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu’appliqués. Ces récompenses viennent honorer des scientifiques d’expérience ou soutenir de jeunes chercheurs en début de carrière :

- Jonathan Lenoir (Edysan) lauréat du Prix Foulon : ce prix annuel de biologie est décerné cette année dans le domaine de la biologie végétale. Jonathan Lenoir s’intéresse aux répercussions des changements globaux sur la redistribution du vivant. Il a notamment démontré qu’en réponse au réchauffement global des températures, il existe une dynamique bien plus complexe qu’un simple déplacement des espèces vers les pôles et les sommets, car les vitesses de migration des espèces animales et végétales sont conditionnées par les activités humaines.

- Sylvain Gandon (Cefe) lauréat du Prix Mémain-Pelletier : ce prix annuel est décerné sur proposition de l’Académie des sciences, à une savante ou un savant ou médecin qui, par ses travaux ou ses découvertes, aura le plus contribué à affranchir l’humanité des redoutables maladies qui l’affligent. Sylvain Gandon combine des approches théoriques et expérimentales pour mieux comprendre l’adaptation des organismes à leur environnement. Il s’intéresse en particulier à la dynamique épidémiologique et évolutive des pathogènes et de leurs hôtes dans le but de fournir des outils permettant de développer des stratégies de lutte efficaces et durables contre les maladies infectieuses.

- Frédéric Thomas (Mivegec) lauréat du Prix Gustave Roussy : ce prix quadriennal est destiné a récompenser ou encourager les recherches sur le cancer. Frédéric Thomas s’intéresse à l’application des sciences de l’écologie et de l’évolution aux enjeux de santé, en particulier le cancer. Ses travaux vont de la recherche fondamentale sur l’origine des cancers, jusqu’à la mise au point de nouvelles thérapies basées sur des principes évolutifs, en passant par l’étude des cancers dans la faune sauvage, notamment les cancers transmissibles des diables de Tasmanie.

(Crédit photos : Académie des sciences – Mathieu Baumer).


Bilan et perspectives du COP de l’OFB

La mission d’évaluation du contrat d’objectifs et de performance (COP) de l’Office français de la biodiversité (OFB) s’est concentrée sur le bilan 2021-2025 et sur l’analyse des orientations et indicateurs proposés pour le prochain cycle. L’OFB a produit un bilan exhaustif de ses cinq premières années d’activité. La mission confirme que la plupart des objectifs opérationnels ont été atteints en termes d’actions menées. Toutefois, faute d’indicateurs de résultats et de performance, ce bilan ne permet pas d’évaluer la contribution réelle de l’établissement aux politiques publiques de biodiversité et d’eau. Le futur COP devra impérativement intégrer de tels indicateurs. La mission observe également les efforts importants réalisés depuis la fusion de l’AFB et de l’ONCFS, malgré un contexte de crises, ainsi que l’engagement de l’OFB dans sa nouvelle mission de mobilisation des acteurs. Cette dynamique devra être prolongée. L’établissement est fortement impliqué dans les dispositifs interministériels et les coopérations avec les autres opérateurs publics, notamment sur la police de l’environnement et la lutte contre la délinquance environnementale. En revanche, sa visibilité auprès des collectivités, entreprises et acteurs socio-économiques reste hétérogène. Ses contributions aux politiques agricoles – santé de la faune sauvage, Ecophyto, sensibilisation – méritent d’être mieux mises en valeur. La mission note aussi un déséquilibre entre tutelles, le ministère chargé de l’écologie étant plus présent que celui de l’agriculture, alors que les missions de l’OFB sont transversales. S’appuyant sur les récents rapports de l’IPBES, la mission propose trois orientations majeures pour le futur COP : contribuer à préserver et restaurer le vivant, renforcer la production et la valorisation des connaissances, et mobiliser l’ensemble des acteurs. Cela implique de consolider la police de l’environnement, de développer des indicateurs synthétiques de l’état de la biodiversité, et d’adapter les approches de mobilisation à chaque catégorie d’acteurs, en valorisant notamment l’évaluation socio-économique des impacts. Enfin, la mission recommande une élaboration du COP largement partagée avec le personnel et un renforcement de la gouvernance en Outre-mer. Elle propose onze recommandations et une quinzaine d’indicateurs, privilégiant un suivi resserré mais pertinent pour piloter efficacement l’action de l’OFB.


Trophées : la sélection de décembre 2025

Ardennes

Une belle architecture

Certes peu perlé et de coloration moyenne, ce brocard se distingue néanmoins par une belle architecture à six pointes, avec des andouillers longs et bien ouverts, conférant à son trophée un équilibre remarquable. Il a été prélevé dans la forêt communale de Villers devant Mouzon, le 9 juin, par Baptiste Blanchong. La cotation finale est de 112,75 points, attestant de la qualité de ses bois. Les mensurations révèlent un poids net de 402 g pour un volume de 155 ml, avec des merrains de 25,1 cm pour une envergure de 10,2 cm. Un trophée harmonieux et bien proportionné.

 

Loir et Cher

Vieux cerf ravalant

Présenté lors du dernier Game Fair à Lamotte-Beuvron, ce vieux cerf ravalant se distingue par un trophée unique, composé de deux dagues particulièrement massives et aux formes sinueuses. L’ensemble dégage une impression de puissance et de rareté, le plaçant parmi les trophées originaux. Son allure évoque la force accumulée au fil des années, témoignant d’un animal ayant traversé de nombreux cycles de brame et de reproduction. Ce type de trophée attire l’attention des passionnés, et montre que des cerfs peuvent bien vieillir dans le département.

 

Meuse

Un beau brocard du sud meusien

Ce brocard du sud meusien, prélevé à Reffroy près de Commercy, le 8 juin dernier, par Augustin Girardot, se distingue par sa perlure et ses andouillers antérieurs implantés haut sur les perches. Les merrains mesurent respectivement 26,4 cm et 26,8 cm, avec une envergure de 16,5 cm. Le poids net du trophée est de 420 g pour un volume estimé à 160 ml. La cotation finale atteint 119,80 points, confirmant la qualité de l’animal. Ce brocard illustre parfaitement le potentiel des territoires du sud de la Meuse.

 

Moselle

Grand cerf du massif du Sanon

Ce grand cerf de 16 cors, irrégulier, et aux bois presque noirs et massifs, a été prélevé dans le massif du Sanon, à l’est de la Moselle, bordant le canal de la Marne au Rhin. Estimé à huit ans, il était l’un des plus beaux trophées exposés à Dieuze en mars dernier. La cotation de son trophée atteint 200,63 points, attestant de la majesté de l’animal et de la densité de ses bois. La taille, la coloration et la symétrie particulière de ses cors en font un sujet d’exception. 

 

Charente

Un brocard massif

Prélevé à Aubeville, au sud d’Angoulême, le 29 juillet, par Clément Laché, ce brocard se distingue par ses bois massifs, quasi soudés à leur base. Le trophée atteint un volume de 205 ml pour un poids net de 470 g. Les merrains mesurent 24,6 et 25,2 cm pour une envergure de 8,5 cm. Sa cotation de 134,45 points dépasse le seuil du niveau or, attestant de sa qualité exceptionnelle. Ce brocard, bien proportionné, présente un trophée de premier plan et un exemple remarquable de la faune locale.

 

Aisne

Trouvé mort en forêt de Retz

Des meules surmontées d’une masse osseuse où se confondent andouillers d’œil et surandouillers, des perches marquées par une pliure, particulièrement accentuée à droite, une chevillure absente sur le bois de gauche… Voilà une tête à la conformation bien singulière. Ce cerf a été trouvé mort en Forêt de Retz, au cours de la période de brame de l’automne 2024


Exposition itinérante interactive pour comprendre les forêts face au changement climatique

L’Union Régionale des Communes forestières (UR COFOR) et l’Office national des forêts (ONF) du Grand Est ont mis en place une exposition itinérante originale intitulée « Les forêts du Grand Est à l’épreuve du changement climatique ». Cette initiative vise à sensibiliser le public aux enjeux majeurs auxquels les forêts sont confrontées et aux actions déployées pour les préserver. Inaugurée en septembre 2021 en Alsace, cette exposition pédagogique s’adresse à un large public : familles, scolaires, associations et amateurs de nature. Elle propose un parcours interactif qui permet d’apprendre, d’observer et de comprendre comment le dérèglement climatique impacte nos forêts. Sécheresses, maladies, dépérissements d’essences et événements météorologiques extrêmes menacent ce patrimoine naturel vital, essentiel à la biodiversité et à la régulation de notre environnement. L’exposition montre également les stratégies mises en œuvre par les forestiers pour accompagner l’évolution des forêts publiques et favoriser leur renouvellement. Conçue avec des supports en bois massif, enrichie de nombreuses illustrations et de dispositifs interactifs tels que trappes à ouvrir, modules ludiques et jeux pédagogiques, l’exposition capte l’attention de tous. Elle transforme une thématique complexe en une expérience accessible, concrète et attractive, favorisant l’apprentissage par l’observation et la manipulation. Chaque visiteur peut ainsi découvrir le rôle crucial des forêts, comprendre les défis liés au changement climatique et prendre conscience de l’importance de leur préservation. L’exposition est disponible pour être accueillie dans divers types de structures : établissements scolaires, collectivités, centres culturels, bibliothèques ou tout lieu souhaitant proposer une démarche éducative et interactive sur l’environnement. Accueillir cet outil pédagogique, c’est offrir à son public l’opportunité d’une découverte concrète et ludique de la forêt et de ses enjeux, tout en soutenant la sensibilisation citoyenne au changement climatique. Pour les enseignants, animateurs et responsables d’institutions culturelles ou éducatives, c’est une chance unique de mettre en valeur l’écologie et la gestion durable des forêts à travers une exposition vivante et interactive. Le Grand Est invite donc toutes les structures intéressées à s’emparer de ce dispositif et à proposer à leur public une plongée instructive au cœur des forêts et de leurs défis climatiques.


Loup : projet d’arrêté définissant le statut de protection et les conditions et limites de sa destruction

La consultation publique ouverte jusqu’au 19 décembre 2025 concerne un projet d’arrêté précisant le nouveau statut de protection du loup (Canis lupus) et les conditions de sa destruction. Ce texte remplacera l’arrêté du 21 février 2024 relatif aux dérogations accordées pour détruire des loups, et modifiera l’arrêté du 23 avril 2007 afin de retirer l’espèce de la liste des mammifères terrestres strictement protégés. Il transpose également la directive (UE) 2025/1237, adoptée le 17 juin 2025, qui revoit le statut du loup dans la Directive Habitats-Faune-Flore. Ce projet s’inscrit dans le cadre du reclassement du loup, décidé à la Convention de Berne en décembre 2024 puis intégré à la DHFF en juin 2025. L’espèce ne relève plus de l’article 12, imposant une protection stricte, mais de l’article 14, permettant des mesures de gestion compatibles avec le maintien d’un état de conservation favorable. Ce changement ouvre la possibilité de prélèvements sans démontrer l’absence d’alternatives ni l’existence de dommages importants, tout en exigeant que les destructions restent soutenables pour la population. Cette évolution intervient dans un contexte où le nombre de loups en France se stabilise. Selon les chiffres dévoilés par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Office français de la biodiversité estime la population à 1082 individus en 2025, avec une fourchette comprise entre 989 et 1187 loups, un chiffre qui serait fiable, affirme l’OFB, à 95 %. Ce résultat, issu de l’analyse de 2300 échantillons génétiques collectés durant l’hiver 2024-2025, confirme une tendance à la stabilisation des effectifs, légèrement supérieure à l’estimation de 2024 (1013 loups). L’immense majorité des meutes reste installée dans l’Arc alpin, même si la présence du prédateur progresse aussi dans le Massif central, le Jura, les Vosges et les Pyrénées...

[ LIRE LA SUITE... ]


Sécurité et légalité à la chasse : contrôles et prévention

L’Office français de la biodiversité (OFB) a lancé sa campagne annuelle de contrôle et de prévention dans le domaine de la chasse. Cette initiative a pour objectif principal de garantir la sécurité, la légalité et la préservation des milieux naturels. Elle s’inscrit dans un contexte où certaines infractions et pratiques à risque nécessitent une vigilance accrue, en particulier dans les zones sensibles où la présence de la faune et d’usagers divers peut rendre l’activité cynégétique plus complexe. Les motifs de cette opération sont nombreux et pédagogiques pour prévenir tout accident ou abus. La sécurité des chasseurs eux-mêmes, mais aussi des promeneurs et des autres usagers de la nature, est un autre enjeu majeur. Enfin, l’opération vise à prévenir les pratiques illégales, telles que le braconnage ou la chasse dans des zones protégées. Ces contrôles permettent d’identifier les situations à risque et de sensibiliser tous les acteurs de la chasse aux bonnes pratiques. Pour la cinquième année consécutive, l’OFB déploie donc cette opération jusqu’au 14 décembre. Elle combine information, sensibilisation, rappel des règles et, si nécessaire, verbalisation. L’objectif est clair : faire reculer une accidentologie qui, après vingt ans de baisse, a connu un léger rebond en 2024-2025. Les chasseurs doivent donc respecter plusieurs règles essentielles : permis de chasser, validation annuelle et attestation d’assurance, port de vêtements de couleur vive, notamment orange fluo, signaler temporairement leur présence sur les voies publiques et appliquer les trois fondamentaux de la sécurité : ITF30 (I pour identification, TF pour tir fichant, 30 pour le respect de l’angle de 30°). Cette opération illustre la volonté de l’OFB de concilier tradition cynégétique et exigences contemporaines de conservation. Elle rappelle que la chasse, pour rester un loisir responsable, doit s’inscrire dans un cadre réglementaire rigoureux, guidé par la science et la protection de la biodiversité. Grâce à ces contrôles et recommandations, l’Office contribue à prévenir les infractions, protéger la faune et renforcer la confiance entre les chasseurs, les collectivités locales et les gestionnaires de l’environnement. L’objectif final est simple mais fondamental : faire de la chasse une pratique sécurisée, respectueuse et durable, bénéfique à la fois pour l’homme et pour la nature.


La semaine en bref...

- Alpes de Haute-Provence : un chasseur de plus de 70 ans a été découvert mort, le samedi 22 novembre dans l’après-midi à Turriers. Ce sont des promeneurs qui ont alerté les secours après avoir trouvé l’homme inanimé dans le secteur de la Garenne. Le Peloton de gendarmerie de haute montagne de Jausiers est intervenu, mais l’équipe médicale n’a pu que constater le décès. Selon la gendarmerie, l’homme a été retrouvé seul, et sa mort ne serait pas liée à l’activité de chasse en cours. L’hypothèse d’un malaise cardiaque est privilégiée. D’après la presse locale, les participants à une battue avaient remarqué l’absence de leur compagnon et avaient commencé à s’inquiéter avant la découverte du corps. Le drame a suscité une grande émotion dans la commune, où la victime était connue pour sa passion pour la chasse et son implication dans cette activité traditionnelle de la région.

 

- Ariège : un bouquetin a récemment été sauvé d’un danger inattendu : sa propre corne menaçait de le blesser gravement. Cet animal, relâché à Ustou en 2014 et installé depuis près de Soulcem avec une femelle, était bien connu des randonneurs pour sa corne tordue, conséquence probable d’une chute en 2016. Mal consolidée, celle-ci avait repoussé de manière anarchique jusqu’à courber vers sa mâchoire, l’empêchant de se nourrir correctement et risquant de le mutiler. À 14 ans, sa survie était compromise. Les agents du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, appuyés par la FDC de l’Ariège et l’INRAE de Toulouse, ont donc procédé à une délicate opération : la section de cette corne devenue dangereuse. Amaigri mais vivant, le bouquetin a pu être relâché immédiatement. Allégé de cette contrainte, il pourra mieux s’alimenter et affronter l’hiver. (photo ©Bouquetin Pyrénées - @Jean-Noël Gérard)

 

- Aude : depuis Sigean, un homme de 39 ans menait un véritable commerce clandestin d’armes qu’il fabriquait et écoulait depuis son domicile. Se présentant comme un amateur passionné, il agissait en réalité comme un faux armurier, proposant en ligne pistolets, fusils et munitions artisanales. L’enquête des gendarmes a révélé que plusieurs de ses acheteurs étaient des individus interdits de port d’arme, déjà condamnés pour trafic de stupéfiants, vols à main armée ou faits liés au crime organisé, ce qui a largement alimenté la demande pour ses produits. La perquisition a mis au jour une armurerie illégale parfaitement équipée : une dizaine de pistolets, cinq fusils, 1 700 munitions prêtes à l’usage, plus d’un kilo de poudre, ainsi que du matériel permettant la fabrication et la modification d’armes. Le tribunal l’a condamné pour production et commerce illégaux d’armes, mettant un terme à un trafic qui contribuait à alimenter des réseaux criminels déjà très actifs dans la région...

[ LIRE LA SUITE... ]


Réhabiliter et décomplexer la chasse...

La chasse moderne, dans sa version réhabilitée et décomplexée, ne se conçoit plus comme une simple activité de prélèvement. Elle s’affirme comme une pratique culturelle, écologique et humaine qui mérite d’être défendue, assumée et transmise. Cette vision insiste sur une chasse responsable, consciente et intégrée à la gestion durable des milieux naturels et des communautés humaines. Elle représente une école de lucidité, de modestie et d’engagement où le compagnon essentiel du chasseur n’est plus l’arme, mais la responsabilité. Au fondement de cette approche se trouvent cinq principes éthiques intangibles :

- la poursuite équitable : le chasseur doit offrir au gibier une réelle chance d’échapper. La réussite n’est pas dans la prise facile, mais dans l’effort, la patience, la maîtrise technique et la lecture du terrain. Ce principe impose de refuser toute technologie, méthode ou pratique annulant l’incertitude qui fait la noblesse de la chasse ;

- le respect du bien-être animal : un chasseur moderne vise une mise à mort rapide et certaine, bannissant les dispositifs qui déshumanisent ou industrialisent l’acte ;

- la transparence et la responsabilité : la chasse doit s’inscrire dans une logique de traçabilité, de participation au suivi scientifique et de respect des règles de gestion durable des populations ;

- l’humilité culturelle : reconnaître la pluralité des pratiques, mais défendre un socle moral commun, fondé sur le respect et non sur la rentabilité cynégétique ;

- la transmission intergénérationnelle qui constitue un devoir essentiel : enseignement, technique, écologie, sécurité et éthique est la condition pour assurer une chasse moderne, consciente et durable.

Sur le terrain, cette vision impose des pratiques claires. On favorise les modes de chasse où l’incertitude demeure, et l’on refuse les appâts permanents, les pièges systématiques ou les élevages fermés transformant le gibier en produit. Les technologies modernes ne sont pas bannies, mais reléguées au rôle d’aides ponctuelles, jamais de substituts au jugement. Le chasseur moderne documente ses actes, contribue aux inventaires locaux, participe à la science citoyenne et rend compte du sens comme des résultats de ses prélèvements. La communication constitue un chantier majeur. Pour retrouver la place sociale qui fut la sienne, la chasse doit être racontée honnêtement : son rôle dans la régulation écologique, sa participation au financement de la conservation, la formation qu’elle apporte au respect du vivant et à la compréhension du milieu. Communiquer signifie aussi montrer ce qui ne se voit pas : les engagements associatifs. La chasse doit redevenir visible comme école d’humilité et de responsabilité, et non comme loisir spectaculaire. Enfin, cette vision impose des actions collectives. Codes de bonnes pratiques co-construits avec les biologistes et les institutions, financement renforcé de la recherche appliquée, lutte contre l’industrialisation du trophée et généralisation de formations obligatoires à l’éthique, à la sécurité, à l’écologie et à la balistique responsable. Pour restaurer pleinement la valeur de la chasse, chaque chasseur doit agir sur trois leviers : se conformer à ces principes, s’engager publiquement, et participer aux structures de gestion locale. C’est par cette voie que la chasse retrouvera sa dimension fondatrice : un acte culturel enraciné dans le respect du vivant.